CLOCHER
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base du beffroi. Meme disposition a la catheädrale de Laon. Les Clochers
de la facade de la cathedrale de Paris, connus de tous sous la deuo-
minatiou de tours de Notre-Dame, n'ont tare eilevtis que jusqifa la base
des tlcches de pierre qui les devaient couronner; leur construction
peut etre comprise entre les annees 1225 et, 11235, de la base de la
grande galerie ajour au sommet. (les tours (lenieurent carrees jusque
la souche de la tleche; leurs angles sont rentorces de contre-torts. et
des baies jumelles occupent. sur chaque face. toute la hauteur com-
prise entre la grzlnde galerie a jour et la cforniche superieurefDes
encorbellemeuts interieurs, passant du (farre a Foctogone, (levaient
porter les tleches. On ne saurait trop arlmirer la grandeur et la sim-
plicite de cette belle construction, si bien disposee pour recevoir des
cloches et laisser passer au dehors Teclat de leur son. Le belfroi de
charpente. assis sur une retraite mtinagee au niveau de la grande
galerie a jour, portant sur une maconnerie opaisse et (lechargee par
des arcs. ne peut causer aucun tibranlement aux piliers des tours, qui
font connue une enveloppe parfaitement independante autour de ce
beffroi t. Cette disposition du plan cairre des tours jusqua 1a base de la
pyramide de couronnement, au commencement du Xllle siecle, appar-
tient exclusivemeut a Hle-de-France. Sur les bords de l'0ise et de
l'Aisne, on avait adopte (lejäi le plan octogone pour les parties supe-
rieures des beffrois des le commencement, du xiuesieclei, avec de
grands pinacles a jour sur les angles des souches carre-es. La cathedrale
de Laon, trontemporaine de celle de Paris, et dont le style (l'architec-
ture a la plus grande affinite avec celui de Notre-Darne, possede quatre
tours terminees par des beffrois (rctogtines Banques, sur les faces
paralleles aux diagonales du carre, de pinaeles a deux otages ajoures.
Voici (fig. 73) Pelfävation d'un des clochers de la faeade de la calhe-
drale de Laon prise alu-dessus de 1a voüte de la nef. Des fleehes de
pierre, qui n'existent plus et dont nous indiquons l'amorce dans notre
tigure, surmontaient ces tours. Sur le second etage des pinacles ajour
sont places des animaux de dimension colossale qui representent des
boeufs : on croit que le tzhapitre de Notre-Dame de Laou lit sculpter et
poser ces fiQLIPGS en reconnaissance du labeur des animaux qui zivaient
monte peniblement les materiaux de la calhetlrale au sommet. de la
montagne qu'elle couronne-l. La legende (car il y a toujours quelque
legende attachee a la construction des grands edifices du moyen fige)
pretend que plusieurs boeufs Sdlilffitäldäfli, d'eux-meules a des llläliäfikluX
d'un poids considerable laisses en bas de l'escarpement, et les mon,
terent courageusement jusque dans le chantier. Nous ne garantissons
pas le fait; mais la pensee du chapitre et du maitre de l'oeuvre de la
' Voyez, au IIIOLBEFFROI, les figures 9 et 10, qui donnent les coupes du beffroi de la tour
märidionale et de la magzonnerie qui l'enveloppe.
2 Mäme avant cette üpoque, ainsi que le fait voir le clocher de Tracy-le-Vul (fig. 49).
' Voy. ANIMAUX, fig. 3.