Volltext: [Charnier-Console] (T. 3)

CLOCHER 
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tout autre edifice les qualites propres ä chaque province au moment 
ou l'art peut abandonner ses langes romans. 
La Bourgogne, malheureusement pour l'art, ne possede qu'un tres- 
petit nombre de clochers du xint siccle. Les eglises de l'ordre de 
(liteaux etaient influentes et trizs-nombretises dans cette province, 
et l'on sait que cet, ordre nadmettziit dans ses edifices sacres, pour 
placer des cloches, que les dispositions rigoureusement necessaires. 
Saint. Bernard avait exclu des eglises de son ordre non-seulement la 
sculpture, mais les clochers, comme etant des monuments de vanitc 
sans iltilitti reelle t. Le jugement de saint Bernard vient encore appuyer 
notre opinion sur l'importance donnee aux clochers pendant le moyen 
fige, savoir 2 qu'ils etaient bien plutot des editices fastueux, l'orgueil 
des cites ou des monasteres, que des tours destinees a recevoir des 
cloches. Si le sentiment religieux faisait. batir les eglises, le sentiment 
de la richesse ou de la puissance erigeait les clochers, et lanatheme 
prononce par saint Bernard contre les clochers suflirait, a defaut. 
d'autres preuves, pourjustitier notre appreeizition. Nous pouvons nous 
plaindre toutefois de la rigueur de saint Bernard, qui nous a prives 
de conceptions belles et originales comme toutes celles qui, au X1119 
siecle, sont sorties de Feeole des architectes bourguignons. Vezelaiy 
appartenait a l'ordre de Cluny, fort oppose au FlQOPlSITIP de l'ordre de 
(liteaux, comme chacun sait : or. pres de Vezelay, est une petite tiglise 
qui dependziit, de ce monastere; c'est lkiglise de Saint-Pere ou plutot, 
de Saint-Pierre. Il semble que, dans ce petit editice, elevtä vers 1240, 
l'architecte qui travaiillait, sous la (lepentlzintze de Fabbc de Vezelay, ait 
voulu protester contre les tendances cisterciennes de la Bourgogne 
a cette epoque; car il a elevfi des deux cotes du portail de Teglise de 
Saint-Pore deux clochers enormes, si on les compare a la grandeur 
de Peglise. De ces deux clochers, un seul est acheve, sauf la tleche, 
qui fut faite de bois au XIVG siecle et couverte de bardeaux. A voir cette 
elegante construction, belle par ses heureuses proportions et. par les 
charmants (letails qui la couvrent, on doit croire que l'ecole bourgui- 
gnonne, malgre les cisterciens, n'en etait pas alors a son coup d'essai; 
ce n'est pas du premier jet que l'on arrive a de semblables concep- 
tions. Il devait exister dans ces eontrees (l'autres clochers formant la 
transition entre les clochers romans de la Bourgogne ou du Nivernais 
et le clocher de Saint-Pere. Cette lrzinsition, faute (texemples existants 
et maigre nos recherches, nous echappe completement; et si l'on trouve 
encore dans la tourde Saint-Pore quelques traces des traditions romanes 
de ces provinces, il faut avouer qu'elles sont a peine appreciables. 
La figure '70 presente la vue perspective de ce clocher tel que l'archi- 
tecte primitif le laissa,  sans fleche et avant la construction 
du porche qui masque sa base. En E, on voit l'amorce des construc- 
tions cle la nef de teglise COHIPIIlPOPtIlIIOS du clocher. A peine celui-ci 
1 Voyez l'article sm 
1r FAHCIIITECTURE MONASITQI
	        
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