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des effets. Ce clocher de Saint-Germain d'Auxerre dut servir de type
ä beaucoup d'autres eleves dans les environs, vers la tin du xntsiecle.
A Vermatitcni, il existe encore un charmant clocher qui date des pre-
inieres annecs du Xllle siecle. bati suivant les niemes donnees, mais
beaucoup plus elegzint; deja les pinacles sont ztjoures, les archivoltes
des baies portent sur des colonnetles. La tleehe de pierre de ce clocher
n'existe plus depuis longtemps. La base du clocher de Vermanton n'est
pas pleine, comme celle du clocher de Saint-Jean, mais forme vestibule
en avant du collateral de Feglise.
Dans la memc ville, a Auxerre, il existe encore un autre (flocher, bati
quelques zinnees apres celui de Saint-Jean (vers 1160), mais qui ce-
pendant zippartienl plus franchement a lecole bourguignonne. C'est
le petit clocher de Feglise Saint-Eusebc. Nous en donnons (fig. 69')
Felevation geometrztle et en A la coupe. Ce clocher etait autrefois place
pres du choeur, du cote nord, et portait de fond: son plan est un carre
partait. Aujourd'hui il se trouve engage dans le collateral d'un choeur
du xvte siecle, a Fextremite d'une nef de la tin du x11" siecle. Au-dessus-
du rez-tle-chziussee, perce d'une seule petite fenetre, seleve une jolie
arcature aveugle formee de pilastres et de colonnetttzs prismatiques,
avec arcs en tiers-point denteles. Cette arcature sert de soubasse-
ment au hettroi, tres-heuretisement ajoure. A Finterieur, du niveau
de la vonte du rez-tle-chaussee a la base de la fleche, les parements
selevent verticalement sans ressauts ni saillies; en B, on apercoit seu-
lement des (forbeatix sur lesquels s'appuyait probablement le plancher
superieur de bois. Quatre trompillons portent le dernier etage octo-
gone, qui devait recevoir une tletzhe de laierre refaite au xvt siecle. On
remarquera ici que Fetage superieur est sur plan octogonal irregulier,
ayant quatre grandes faces et quatre plus petites sur les trompillons.
On retrouve encore, au sommet de la tour, la corniche composee de
petites arcatures que nous voyons a la Gharite-sur-Loire, au clocher
de Saint-Jean d'Auxerre et dans les clochers rhenans.
Le clocher de Saint-Eusebe est, admirahlentent construit, et ses
points (l'appui, la disposition des etages, les (letails, protils et sculp-
tures, indiquent la main d'un architecte habile et d'un homme de goüt.
Il est regrettable que la fleche de ce clocher ait ete (letruite, car il serait
interessant de savoir comment l'auteur de ce clocher avait plante une
pyramide sur 1111OClOgOIIFElPFÜgUllGFZ etait-elle irreguliäere elle-iticinc,
ou l'architecte avait-il ifachete les ditferences des faces par quelque
zirraiigeinent particulier? Ce dernier systeine nous semble presenter
plus de vraisemblance.
Nous devons avouer ä nos lecteurs qu'il regne une grande incerti_
tude sur la forme et les dimensions donnees aux tleches des clochers
pendant le x11" siecle, car la plupart des clochers de cette epoquc-
ont ete couronnes par des constructions plus reccntes. Nous avons
vu que, dans lOuest. l'une des deux ecoles de ces contrees hatissait,
au x10 siecle, des tleches de moellons formant un angle assez ouvert au