CLOCHER
336
a la chute des noues. Mais ce couronnement date du xve sieclo. Nous
sommes dispose a croire que, dans l'origine, letage a jour etait ter-
mine par des gables dinegale hauteur, ainsi que le fait voir notre
tigure, et conformemtent a certains exemples de clochers romans de
la Champagne.
Nous avons dü, jusquh present, n'indiquer les clochers centraux des
eglises normandes que pour menloire, non que ces clochers n'aient
eu une grande importance, mais parce qu'ils offrent, ainsi que nous
l'avons dit au commencement de cet article, une disposition toute par-
ticuliere, et qu'ils sont bien plutot des lanternes destinees a donner
de la lumiere et de Pelevation au centre des eglises que des clochers
proprement dits. En effet, les clochers centraux normands anterieurs
au X1119 siecle qui existent encore, comme celui de Saint-George de
Boscherville, comme les restes de celui de leglise abbatiale de Ju-
mieges, quoique fort eleves au-dessus du pave de Teglise, ne donnent,
pour le placement des cloches, qu'un otage RISSQZ bas, sorte de loge
coiffee d'une immense charpente recouverte de plomb ou d'ardoise.
Le clocher de Feglise de Saint-George de Boscherville, le plus complet
peut-etre de tous, et dont la largeur hors oeuvre est de ll metres, ne
possede qu'un etage superieur destine aux cloches, ayant 4 metres de
hauteur. Le reste de la tour en contre-bas forme lanterne au centre de
la croisee. Sur l'otage du betfroi s'eleve une fleche de charpente ziyant
27 metres de hauteur, passant du carre a Foctogone au moyen de
coyaux sur les diagonales. Chacune des faces de Petage du beffroi
est percee de trois baies cintrees divisees par une colonnette. Ce clo-
cher, ayant comme oeuvre de charpenterie une grande importance,
doit etre classe parmi les tleches. Le clocher central de l'abbaye
de Fecamp presente une disposition analogue; celui de l'Abbaye-aux-
Hommes, a Gaen, ne conserve plus que sa lanterne du X112 siecle, ter-
minee par un pavillon octogone du xIue siecle ; le clocher central de la
cathedrale de Rouen prcsente de meme une lanterne a deux etages,
du x111e siecle, au-dessus de laquelle s'eleve une tour des xve et XVIÜ
siecles, qui, avant le dernier incendie, etait couronnee par une fleche
de charpente recouverte de plomb, elevee aux commencement du
xvne siecle.
Quelle que soit l'apparence des grandes tours centrales des eglises
de Normandie, elles n'ont pas, a proprement parler, le caractere de
veritables clochers; ou du moins ce qui nous en reste, d'une epoque
tites-posterieure a la periode romane, ne nous offre pas de ces exemples
complets tels que nous en trouvons dans les autres provinces qui
composent la France de nos jours.
Il nous faut revenir aux clochers de facade, lateraux, isoles, portant
de fond, et enfin a ceux qui s'elevent sur les collateraux des eglises :
ceux-ci presentent plus de varietes encore, s'il est possible, que les
clochers centraux. Les architectes, n'etant plus soumis a un programme
invariable, savoir, de poser une tour sur quatre piles isolees et quatre