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en berceau; et c'est dans ces charpentes, dont une partie etait vue du
dedans, que les constructeurs ont fleploye toutes les ressources de leur
art. Nous ne connaissons pas de grandes charpentes apparentes ante-
rieures au X111" siecle; il est probable que celles qui existaient avant
cette epoqne, dans le nord de la France, rappelaiient, jusque un certain
point les charpentes des basiliques primitives du moyen tige, qui lais-
saient voir les enlraits et etaient seulement. plafonnees au-dessous du
faite, connue, par exemple, la charpente de la nef de la cathedrale de
Ntessine, si richement decoree de peintures a tinterieur. Il ne faut pas
oublier d'ailleurs que cette charpente de la cathedrale de Messine fut
etevee pendant la domination des Normands en Sicile, et que si, dans
sa decoration peinte, on sent une influence bien evidente de l'art; des
Maures, elle n'en est pas moins l'oeuvre des conquerzmts chretiens; que
les figures symboliques et les sujets sacres y abondent. Il y a tout lieu
de croire que les (rhaipentes apparentes a l'inter-leur qui couvraient. les
vastes nefs des eglises de SaintJttuni dc Beims,de la Trinite et de Saint-
Etienne de Gaen, et, en Angleterre, de la eathetlrzilc de Peterborough
entre autres, avaient beaucoup de rapports avec la charpente de la ca-
thedrale de Messine, quant au systeme zidoptei, a lincliiiaisoii des arba-
letriers et a la decoration interieure. Sans entrer dans le champ des
conjectures, mais nous zippuyzint sur cet exemple, unique peut-etre, de
la charpente de la cathedrale de Messine 1, nous pouvons indiquerquel-
ques points saillants qui feront. comprendre en quoi les charpentes
normandes se rapproehaiexi t. de la (fharpente de la basilique primitive
et en quoi elles en differaient. La charpente de la cathedrale de Mes-
sine ne consiste qu'en une suite de fermes assez peu distantes, Qmjit)
d'axe en axe, composees (Pentraits places de (fhamp et d'un fort equar-
rissage, de deux arbaletriers sans poincons, mais possedant un petit.
plafond sous le faite d'une extrcme richesse. Le lambris incline entre
ce plafond et la ttäte des murs ou le pied des arbaltätriers se compose
(l'une suite de pannes tres-rapprochcäes, encadrees par quatre planches
clouees, recevant un double voligeage et la tuile. Une figure est noces-
saire pour faire comprendre ce systeme fort simple (fig. t7). Les entraits
ont 14'" de portee; grace a leur einorme equatrrissage sur 0'245),
ils n'ont pas tlechi d'une maniere sensible. Ils sont Soulages sous les
portees par des corbeaux. Les arbaletriers, assembles a la tete a mi-
bois et chevilles, sont maintenus en outre chacun dans leur plan par le
poids du petit plafond C suspendu a des moises pendantes. Atin (l'avi-
ter Fepaisseuif dcs pannes et du chevronnage qui eut oblige de donner
une grande epaisseur aux murs, ainsi que nous l'avons (lemontre au
commencement de cet article, les charpentiers ont supprime les pannes
et ont pose les chevrons en travers sur les arbaletriei-s, comme le de-
montre notre figure 17, A perspective, et B gcometrale d'une ferme avec
1 Cette charpente est de bois rdsincux il fibres trüs-firles, peut-ülrc du mälbze.
Saint-Paul hors des murs il Rome ätait de cädrc. '
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