Volltext: [Charnier-Console] (T. 3)

CLOCHER 
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La Normandits fut, de toutes les provinces francaises, celle qui per- 
sista le plus longtemps a elever des clochers gigantesques sur la croi- 
see de ses eglises. Les cathedrales de Bayeux, de Goutances, de Rouen, 
les eglises de la Trinite de Gaen, Saiint-tluen de ltouen, possedcnt 
encore des clochers centraux de pierre qui datent des xu", Xlllc, xtv", xvc 
et XVle siecles; tzindis que dans ttle-de-France, la Picardie et la Cham- 
pagne, on renonga, des la fin du xlu" siecle, a surmonter les croisees 
des eglises par des clochers de pierre. La Cttlllädrilic de Paris ne possedzi 
jamais qu'une tleche de bois, a l'intersection des transsepts, qui datait, 
du commencement, du xmc siecle; les cathedrziles (l'An1iens et de Beau- 
vais furent surmontees de clochers centraux de pierre et. bois: mais ces 
constructions, setant, ecroulees ou ayant sa; detruites par le feu, ne 
furent remplacees que par des tlizches de charpente: recouvertes de 
plomb. Les provinces de l'Esl., pendant la periode romane, elevei-ent 
sur un grand nombre de leurs eglises des clochers (fenlraux de pierre; 
ceux-ci sont carres sur la haute SEIÜIIP, la haute Marne, le Itbone supe- 
rieur, et oclogones, vers la fin du XI" siecle, en se rapprochant du Rhin. 
Il paraitrziit, que l'usage des clochers poses au centre de la (fPUlStlP 
des eglises etait fort anciennement adopte dans les contrees qui su- 
birent particulifrreineiit l'influence carlovingienne ou de la renaissance 
des arts du Bas-Empire. On concoit en effet qu'il elait (liftieile de poser 
une tour sur la croisee d'une basilique latine; le peu fl"epaisseur (les 
murs de ces monuments, la largeur des nefs, et la faiblesse des points 
d'appui du vaisseau principal ne permettaient guizre de charger des 
constructions aussi legeres de maconneries s'elevanl. aune zissez grande 
hauteur. Mais quand Charlemagne eut. fait construire (les edifices sacres 
qui, comme Feglise dkix-la-Ghzipelle, sont bätis sur un plan circulaire, 
ou a pans, epaule par des niches a l'instar de certains editices orientaux 
des premiers temps chretiens, la resistance de ces constructions, par- 
faitement contre-butees sur tous les points, leur forme meme, appe- 
lerenl, necessztirement un couronnement central elexfe. 
Nous possedons, sur les bords de la Loire, a Germigiiy-les-Pres, prcs 
de Sully, une petite eglise qui est du plus grand interet, car sa date et 
son histoire sont connues. a Le moine Letalde, ecrivain du x8 siecle, 
u rapporte, dit M. Merinlec 1, que Theotlulfe, d'abord abbc de Saint- 
e Benoit- sur-Loire, puis everlue d'0rleans, fit balir Feglise de Ger- 
a migny a l'imitation de celle clUizlc-la-Chapelle. n Il faut avouer que 
l'imitation est fort libre, car ce qui existe du plan de Theodulfe, 
dcst-it-dire la partie principale de Feditice, donne quatre piliers carres 
enloures d'un bas cote avec trois absidioles, une a l'orient et. deux au 
sud et au nord. Ce plan rappelle bien plutot les petites eglises grecques 
de l'Asie et du Peloponese que celui (PAix-la-Ghapelle. Quoi quiil en 
soit, sur les quatre piles centrales skäleve un clocher carre portant sur 
1s la Revue d'architecture, t. 
Constant Dufeux, architecte. 
1 Voyez l'article du savant ncarlämicicn, 11:11 
sur Fäglise de Gcrmigny, et les planches de M. 
vm, p 
l [31
	        
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