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quiensevelir un mort aupres des monuments elevos 51 la memoire des
martyrs, cela devient profitable 51 l'aine du defunt.
Lorsque les eglises purent, selever sur le sol, on voulut ctro enterre,
sinon dans leur enceinte, ce qui ifetait pas permis dans les premiers
siecles, au moins le plus pres possible de leurs murs, sous fägout du
toit, et ces eglises furent bientot" entourees de vastes champs de repos.
Mais, dans les villes populeuses, on ne tarda pas 51reco1111aitrfrles in-
convenients et les (langers meme de cet usage. Les eglises devaient
grouper autour d'elles certaines (lependances necessaires. Au milieu
des cites encloses de murailles, le terrain devenait rare 51 mesure que
la population augmentait, et il fallut, renoncer 51 conserver ces enceintes
uniquement destinees 51 la sepulture des morts. Vers la fin du xnc
siecle, les eglises commenceront 51 recevoir, sous leur pave, les corps
de leurs eveques, de leurs abbes, chanoines, puis des princes, (les
seigneurs, et meme, vers la fin du XIIIÜ siecle, de laiques roturiers
assez riches pour obtenir cette faveur. Dans les campagnes et. les
petites villcs, les eglises conserverent leurs cimetierfls autour de leurs
1nurs. (les cimetieres contenaient.habituellement, outre les tombeaux,
une chapelle, une chaire 51 precher et une lanterne des morts (fvoyez
ces mots). (Quelquefois des portiques eleves le long des murs de (flo-
ture servaient de promenoirs et de lieu de sepulturfw reserve 51 des
familles privilegiees. Il fallut, dans le voisinage des grandes villes, ou
souvent a l'abri de leurs murs, etablir des (fimetieres, ceux qui entou-
raient les eglises ne suffisant plus, ou les habitations priveesaya11t
peu 51 peu empiete sur les terrains sacres. Ces cimetiei-es, qui, le plus
souvent, servaient. de lieu de retraite la nuit aux malfaiteurs et aux
prostituties, (lurent titre enclos; ils devinrent alors des lieux d'asile.
Pendant la guerre, les cimetieres des campagnes etaient ronsideres
par les paysans co1nn1e des enceintes inviolables; ils y deposaient
leurs instruments aratoires, leurs meubles et 111151111) leurs bestiaux:
Granl fu la guerre, si süzsmai
As cimetieres tot atraient,
Ne laissoent rien as maisons
POP robäors e por larruus 1. w
(sinquibtcm
La nuit, la lanterne des morts, sorte de colonne creuse au sommet.
rle laquelle brulait une lampe, zlvertissait les etrangers que la etait un
chanlp de repos. Cette lanterne etail. aussi destinee a conjurer les appa-
ritions de mauvais esprits, vampires, loups-garous, qui causaient la
"terreur (les populations du Nord et de Füuesl, :
a Item en ungaitlre, ou cixnetire, estant vn Escoce, estoit une biere
u dont par nuit yssoit une chose nonnnecz gargarozzf", qui devoroit et
occioit quant que trouvoit? w
' Le Roman de Rou, vers 15978 et suiv.
' Voyez lu. Präl". (les Glarun. de Normandie, par
Francisque Dlichcl, p.
Xlij"