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rien la vue. En les construisant sur de vastes plans, les
(iveques avaient voulu, au contraire, aux habitants des grandes
cites de larges espaces dans lesquels les ceremonitvs du culte, et meme
des assemblees civiles, passent se (levelopper a l'aise. Il ne tant pas
oublier que les cathtidrales de cette epoque furent clevees dans un
esprit oppose a l'esprit monastique, pour attirer et reunir les habitants
des cites populeuses autourde leur cveque. Les eveques voulaient que
les fetes religieuses fussent. la fetc de tous. Aussi les choeurs et les sanc-
tuaires des cathedrziles ne selevent que de deux ou trois marches
au-dessus du pave de la nef; les transsepts sont abandonnes aux tideles;
les larges bas cotes qui entourent les absides sont presque toujours
de plain-pied avec le choeur, et n'en sont separes par aucune eloture.
De tous cotes la vue seteud, Facces est facile.
Du temps de Guillaume Durand encore, a la fin du xmf siävclc, il ne
semble pas que les choeurs fussent generalement entoures de stalles
fixes et de clotures. a Ijornement du choeur, dit-il ce sont des dor-
u sals, des tapis que l'on eteml sur le pave, et des bancs garnis (ban-
a calia). Les (lorsals (dorsalia) sont des draps que l'on suspend dans le
a choeur, (lerriere le dos des clercs n Plus loin, a propos des fetes
de Paques, il ditits: u On approprie les eglises, on en decore les mu-
a ratilles en y etalant des (lraperies. Un place des (fhaires dans le
u (Zlltltllf, on y deploie des tapis et l'on y dispose des
u est decorc de "tous ses ornements; dans certaines eglises, ce sont
u des etenflards qui designent la victoire de Jesus-Christ, des croix et
a autres reliques.
Dans toutes les cathedrales primitives, la place de Feveqile etait au
fond de l'abside. dans l'axe; celles des officiers qui assistaient le pre-
lat lorsqu'il disait la messe etaient a droite et a gauche, en deIni-cercle.
Cette disposition justifie l'une des etymologies donnees au mot clnrur,
cor-ana; alors l'autel netait qu'une table sans retable, placee entre le
cierge et le bas choeur ou se tenaient les chanoines et clercs; puis
venaient les laiques, ranges dans les transsepts de la nef, les femmes,
d'un cote, les honlmes de l'autre. Cette disposition fut conservee dans
quelques cathedrales,jusque vers le milieu du dernier siecle, entre
autres a Lyon, ainsi que l'atteste le sieur de Mauleon, dans ses Voyages
liturgiques. A l'une des extremites de Phemicycle qui garnissait l'abside
du cote de Pepitre, s'asseyant le pretre celebrant, qui avait a cote de
lui un pupitre pour lire Tepitre. Ijofticiant a l'autel faisait face a
l'orient. Derriere le grand autel, entoure d'une balustrade, etait un
autel plus petit. Depuis cet autel jusqu'au fond de l'abside, ou se trou-
vait place le siege archiepiscopal, il restait. un vaste espace libre au
milieu duquel on plaeait, sur une sorte de pupitre, la chape pour
t Rational, liv. I, chnp u.
2 Donc il n'y Iivait pas de dossiers fixes.
3 Liv. Vl, chap. Lxxxx.
t Donc il n'en existait pas a demeure