Volltext: [Charnier-Console] (T. 3)

CHENEAU 
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seur. Ce dernier systeme fut applique en Bourgogne et en Champagne. 
Dans Flle-de-France, on donna une saillie assez forte aux corniches 
pour pouvoir faire courir des cheneaux a la base des combles. Nous 
observons, dans la partie haute du choeur de Notre-Dame de Paris, la 
transition entre le systeme des egouts romans et le systenie des clie- 
neaux poses sur corniches saillantes a la base des combles sous le 
bahut. Dans l'origine, desi-a-dire du temps de MiIUPlCC de Sully (1160 
a 1180 environ), il n'existait pas de (fheneaux a la base du grand 
comble  Le couronnement recevant la charpente consistait en une 
corniche peu saillante, composee de quatre rangs de damiers sur 
lesquels etait pose un prolil formant boudin superieur. Vers 1220, 
probablement api-es l'incendie dont nous venons de parler, lorsque 
Paris (leja l'archit.ecture gothique avait pris son cleveloppementcomplet, 
on nenleva, de la corniche de Maurice de Sully, que le boudin supe- 
rieur, et, laissant subsister les assises de (lamiers, on posa par-dessus 
une corniche composee d'une assise de feuilles a crochets et d'un lar- 
mier; le tout presentant une forte saillie. Ce larmier fut creuse en forme 
de cheneau, dont les pentes repartissaient les eaux pluviales dans de 
grosses gargouilles posees au-dessus de chacun des arcs-boutants. 
Quant. a la nouvelle charpente, elle vint s'asseoir surun bahut eleve de 
111530 üU-(lOSSUS de ce cheneau, et une balustrade de pierre fut tixee 
sur le rampant du larmier (voy. BAHUT, fig. 1). Vers la meme epoque, 
dans la cathedrale de Chartres et surla facade de Notre-Dame de Paris, 
on posait aussi des larmiers formant (zheneaux, mais sans gargouilles; 
les eaux secoulaient simplement par des trous menagcs sous les 
balustrades de distance en distance, ainsi que l'indique la figure 22. 
Cette disposition explique pourquoi, sur la facade de. Notre-Dame de 
Paris, les ltlFlHlOPS (les divers otages portant cheneaux ont une aussi 
forte saillie : c'est qu'ils etaient destines a renvoyer loin des pare- 
ments les eaux des cheneaux, comme une nzouclzette continue. A Notre- 
Dame de Ghartres, les balustrades n'ayant pas de traverse inferieure, 
mais n'etant pomposees que de (zolonnettes isolees posees a cul sur 
lextremite de la corniche, les eaux du cheneau s'ecoulent entre ces 
colonnettes sur la pente du larmier. (les moyens toutefois ne faisaient 
que diminuer les inconvenientsresultant des egouts des combles, sans 
' Ce comble ätait moins aigu que celui actuel, qui date du commencement du X1116 siecle, 
et qui fut refait apres un incendie dont l'histoire ne parle pas, mais dont les traces sont 
visibles sur le monument meme. Le chazur de Notre-Dame de Paris fätait completemcnt 
äleve, sauf la toiture, en 1'177, ainsi que le constate la chronique de Robert, abbä du Mont- 
Saint-Michel, ct dont M. Alfred Rame a bien voulu nous envoyer le curieux extrait sui- 
vant c n Ad ann. 1177. Mauricius episcopus Parisiensis jpm diü est; quod [qui] multum 
a lahorat et proficit in aedificatione ecclesiae przedictae civitatis, cujus caput jam perfectum 
a est, excepte major-i tectorio. Quod opus si perfectum fuerit, non erit opus citra montes 
a cui apte dcbeat comparari. n  
2 Cet exemple est tirä de la fagade occidentale de la cathädrale de Paris.
	        
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