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a chastel, fait edifier en la plus forte place de la ville, et est appelle
u Ghastellett, qui tant est. fort que a peu de (leffence se tiendrait contre
ff tout le monde. Si est faict. partelle maniere que ceulx d'iceluy chastel
(f peuvent aller et venir, maugre tous leurs ennemis, en l'autre chastel
1- qui sied sur le port que on diet la Darse 1. n
Ce qui parait distinguer particulierement le chätelet du chateau,
("est que le premier est une construction uniquement destinee a la
(lefense ou a la garde d'un poste, d'un defile, d'un pont ou meme
d'une ville, ne possedant pas, comme le chateau, des liatiments d'ha-
bitation et de plaisance; le chatelet n'est pas une residence seigneu-
riale, c'est un fort habite par un capitaine et des hommes d'armes.
C'est donc sa destination secondaire, et non son importance comme
fitendue et force, qui en fait un diminutif du chäteau.
Quelquefois le chätelet netait qu'une seule grosse tour carree a
cheval sur un passage, ou meme un ouvrage palissade, avec quelques
tianquements (voy. BASTILLE, PORTE).
CHEMIN DE RONDE, s. m. (alläe des murs). C'etait la saillie du rempart
ilerriere les merlons, necessaire a la defense et a la (tirculation. Les
nierlons etant. poses sur le parement exterieur des murailles, et ayant
une epaisseurqui variait de 0m38 a 011258 (M a E21 pouces), il restait en
dedans du rempart un couronnement de maconnerie que l'on recou-
vrait, de dalles et qui formaitle chemin de ronde. Naturellement, les che-
mins de ronde etaient plus ou moins larges en raison de lcpaisseur du
rempart. Lorsque le mur n'avait qu'une epaisseur medioere, le dallage
du (ihemin de ronde debordait. alinterieur, afin de suppleer a la magen-
Irerie et de permettre a (leuxliommes, au moins, de passer de front.
Pendant la periode earlovingienne, les chemins de ronde des rem-
parts etaient. mis en communication directe avec le terre-plein inte-
Pieur au moyen (Yemmarcllements assez rapproches. Plus tard, a partir
flu xne siecle, on ne pouvait generalement. circuler sur les chemins de
ronde qu'en passantpar les tours et les escaliers qui desservaient leurs
fllüges. Les habitants d'une ville n'en avaient pas ainsi la lihre jouis-
Sance, et ils etaient uniquement reserves a la garnison. Des une epoque
fort ancienne, en temps (le guerre, les chemins de ronde etaient
elargis au moyen de galeries de bois couvertes, posees en encorbelle-
ment en dehors des merlons, galeries designees sous les noms de
lmurds dans le Nord, de corseras en Languedoc. Au x1v' siecle, les che-
mins de ronde furent munis de mächicoulis de pierre, couverts ou
flecouverts. Plus tard encore, apres l'emploi de l'artillerie a feu dans
la defense des places, des chemins de ronde en bois furent quelque-
fois poses par-dessus les parapets perces demhrasures destinees
f Le Livre des faicts du mareschül
Fhist, de F rance).
de Boucicaut,
chap.
IX
des Melm.
pour
servir