Volltext: [Charnier-Console] (T. 3)

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gie, ces changements n'ont pas une assez grande importance pour 
avoir eloigne, de nous les editices sacres. Mais les chateaux feodaux 
appartiennent a des temps et a des moeurs si ditferents des notres, 
qu'il nous faut, pour les comprendre, nous reporter par la pensee a 
cette epoque heroique de notre histoire. Si leur etude n'a pour nous 
aujourd'hui aueun but pratique, elle laisse dans l'esprit une trace pro- 
fomiement gravee. Cette etude n'est pas sans fruits: serieusement 
taite, elle etlaee de la memoire les erreurs qu'on s'est plu a propager 
sur la feodzilite; elle met a nu des moeurs empreintes d'une energie 
sauvage, (l'une independance absolue, auxquelles il est bon parfois de 
revenir, ne fut-ce que pour connaitre les crrigines des forces, encore 
vivantes heureusement, de notre pays. La feodalite etait un rude ber- 
ceau; mais la nation qui y passa son enfance et put resister a ce dur 
zipprentissage de lavie politique, sans perir, devait acquerir une vigueur 
qui lui a permis de sortirdes plus grands perils sans C-tre epuisee. lies- 
pectons ces ruines, si longtemps maudites, maintenant qu'elles sont. 
silencieuses et. rongees par le temps et les revolutions; regardons-les, 
non comme des restes de l'oppression et de la barbarie, mais bien 
comme nous regardons la maison, desormais vide, on nous avons ap- 
pris, sous un recteurdur et fantasque, a connaitre la vie et a devenir 
des hommes. La feodalite est morte; elle est morte vieillie, detestee; 
oublions ses tantes, pour ne nous souvenir que des services qu'elle a 
rendus a la nation entiere en l'habituant aux armes, en la plaeant dans 
cette alternative, ou de perir miserablement, ou de se constituer, de 
se 1'E'3l1l1ll' autour du pouvoir royal; en conservant au milieu d'elle et en 
perpetuant, certaines lois d'honneur chevaleresque que nous sommes 
heureux de posseder encore aujourd'hui et de retrouver dans des 
jours (lifficiles. Ne permettons pas que des mains cupides s'acharnent 
a detruire les derniers vestiges de ses demeures, maintenant qu'elles 
ont cesse d'etre redoutables, car il ne convient pas a une nation de 
Ineconnziitre son passe, encore moins de le maudire. 
CHATELET, s. m. On donnait ce nom, pendant le moyen age, a de 
petits chilleaux etablis a la tetc d'un pont, au passage d'un gue, a cheval 
surune route, en dehors d'une ville ou a lentree d'un defile. On designait 
aussi par le mot cbälelet, des ouvrages de bois et de terre que les assie- 
geants elcvaicnt de distance en distance entre les lignes de contrevalla- 
lion et de circonvallation, pour appuyer les postes destines a garder 
Ces lignes. 
Des le 1x8 siecle, la Cite, aParis, etait entouree de murailles flanquees 
de tours irreguliänfes, le tout de bois. Deux ponts donnaient acces dans 
la Cite, l'un au nord, a la place du Pont-au-Ghange actuel, l'autre au midi, 
a la place du Petit-Pont. Les tetes de ces deux ponts etaient deja, et pro- 
bablement avant cette epoque, defendues par des chatelets : l'un, celui 
du nord, säippelaitle grand Ghatelet; l'autre, celui du sud, le petit Chii- 
111.  25
	        
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