Volltext: [Charnier-Console] (T. 3)

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Iloirs, etc. Les seigneurs ne songeaieilt plus alors a se faire servir par 
leurs hommes (le corvee, comme cela avait lieu (lcux siecles zinpara- 
vaut; ils avaient des serviteurs a galges qu'il fallait. loger et nourrir 
dans le chateau et ses dependances. Peu a peu les tenanciers e. tous 
les ilegres s'etaicnt, exoneres, au moyen de rentes perpetuelles ou (le 
sommes une fois payees, des corvees et, de tous les droits seigneuriaux 
qui sentaient la servitude. 
Des le commencement du xvi" sieele, beaucoup de paysans etaient 
proprietziires et n'av'aient., les divers impots payes, rien a demeler avec 
leurs seigneurs. Depuis le X1110 siecle, la population des campagnes n'a 
pas zibandonne un seul jour l'espoir de s'all'rztnchir (l'abord, puis de 
devenir proprietaire du sol qu'elle cultive. Il serait curieux (si la chose 
etait. possible) de supputer les sommes enormes qu'elle a successive- 
ment sacrifices a cette passion pour la terre. Elle a peu a peu rachete 
les droits seigneuriaux sur les personnes, droits de mainmorte, de 
formariage, (le (forvees, de redevances en nature, puis les droits sur la 
terre; puis entin, poursuivant son but jusque nos jours, elle a consenti 
des baux, sous forme de fermages, (l'6lllpl1_Ytf'5OS6S, ne laissant echaji- 
per aucune occasion, non-seulement, de se maintenir sur le sol, mais 
de lacqueirir. Aujourd'hui le paysan achete la terre a des prix EXH- 
geriäs, bien plus par amour de la propriete que par interet, puisque 
son capital ne lui rapporte. souvent qu'un demi pour cent. Il semble 
ainsi, par instinct, destine a combattre l'abus du principe de la divi- 
sion de la proprieteä admis par la ifevolution du siecle flernier. En face 
(le cette marche persistante de la classe agricole, la feodalite, au 
xvl" siccle, ayant besoin d'argent pour reconstruire ses demeures et 
entretenir un personnel toujours croissant de serviteurs a gages, aban- 
donne la plus grande partie de ses droits, se ilepouille de ses privileges; 
droits (le chasse, de peche; droits sur les routes, ponts, cours (l'eau. 
Les uns sont absorbes par la royaute, les autres par la population des 
(campagnes. Pendant que la noblesse songe a ouvrir ses (zhatettux, ne 
comptant plus s'y defendre, qu'elle les rebatit a grands frais, que son 
amour pour le luxe et le bien-etre saccroit, elle tarit la source de ses 
revenus pour se procurer de l'argent comptant. Une fois sur cette 
voie, on peut prevoir sa ruine cletinitive. Quelque etendues que fussent 
ses concessions, quelque aliaiblie que fut, sa puissance, le souvenir de 
l'oppression feodale du moyen age resta toujours aussi vif dans les 
campagnes; et le jour ou, cribles de dettes, leurs ehateaux ouverts, 
la plupart de leurs droits n'existant plus que. dans leurs archives, les 
seigneurs furent surpris par les attaques du tiers etat, les paysans 
se ruerent sur leurs demeures pour en arracher jusqu'aux (ltZPIIlÜPOS 
pierres. 
La nouvelle fOPIHB que revet la demeure feodale au commencement 
du xvit siecle merite toute notre attention : car, a cette epoque, si 
l'architecture religieuse decroit rapidementpour ncplus se relever, et 
ne presente que de pales retlets d'un art mourant qui ne sait ou il va,
	        
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