CHATEAU
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cette clieminee; le seigneur se rendait du donjon a cette salle en pas-
sant par des galeries menagees au premier etage des batimenls en aile
est et nord. Uestrade ou parquet nltait autre chose que le tribunal
du haut justicier; cetait aussi la place d'honneur dans les ceremonies,
telles que, hommages, investitures; pendant les banquets, les bals.
les mascarades, etc.
On pouvait. aussi du donjon penetrer dans la grand salle de plain_
pied, en passant sur la porte du chateau, dans la piece situee au-dessus
du corps de garde et dans le vestibule.
Si la salle basse ne communique pas directement. avec les (lefenses,
au contraire, de la grand salle du premier, on y arrive rapidement par
un grand nombre dissues. En cas (l'attaque, les capitaines de la gar-
nison pouvaient etre convoqucs dans cette salle seigneuriale, recevoir
des instructions, et se diriger instantanement sur les chemins de ronde
des machicoulis et dans les tours. A cet effet, un escalier est menage
contre les parois interieures de la tour fl'Alexandre (celle DD), du
niveau de la grand salle aux (lefenses superieures.
Sur le vestibule de la grandsalle est, une tribune qui servait. a placer
les musiciens lors des banquets et fetes que donnait le seigneur.
De ces dispositions il resulte clairement que les salles basses etaient
isolees des defenses, tandis que la grand salle, situee au premier otage,
etait au contraire en communication directe et frequente avec elles;
que la salle haute, ou grand salle, etait de plain-pied avec les apparte-
ments du seigneur, et qu'on separait au besoin les hommes se tenant
habituellement dans la salle basse, des fonctions ziuxquclles etait
reservee la plus haute. Ce programme, si bien ecrit. a Pierrefonds,
jette un jour nouveau sur les habitudes des seigneurs feodaux, obliges
de recevoir dans leurs (whateaux des garnisons d'aventuriers.
La salle basse etait elle-meme decoree avec un certain luxe, ainsi
que le constatent la cheminee, qui existe encore en partie, les corbeaux
qui portent les poutres et les fragments du portique.
Les tours d'Artus, d'Alexandre, de Godefroi de Bouillon et d'Hector,
contiennent chacune un cachot en cul de basse-fosse, cfest-a-dire dans
lequel on ne Peul PÜÜÜPÜP que P211" une ouverture pratiquee au som-
met de la voüte en calotte ogivale. De plus, la tour d'Artus renferme
des oubliettes.
Il n'est pas un chateau dans lequel les guides ne nous fassent. voir
des oubliettes. Generalement ce sont les latrines qui sont decorees de
ce titre, et que l'on suppose avoir englouti des victimes humaines
sacrifices a la vengeance des chatelains feodaux; mais cette fois il
nous parait difticile de ne pas voir de velritables oubliettes dans la tour
sud-ouest du chateau de Pierrefonds. Au-dessous du rez-de-chaussee
est un etage voüte en arcs ogives; et au-dessous de cet etage, une
cave d'une profondeur de 7 metres, voütee en calotte elliptique. On
ne peut descendre dans cette cave que par un oeil perce a la partie
superieure de la voüte, dest-a-dire au moyen d'une echelle ou d'une