44.9 [ CIIATEAU ]
Examinons maintenant. cette derniere phase, brillante encore, dcla
demeure feotlale, celle qui commence avec le regnc de Charles V1.
La situation politique du seigneur s'etait modifier. Il ne pouvaitplus
compter, comme dans lesbeaux temps de la feotlailite, sur le service de
ses hommes des villages et campagnes (cieux-ci ayant manifeste la haine
profonde pour le systeme feodal); il savait que leur concours force eut
ete plus dangereux qu'utile : c'etait donc a leurs vassaux directs, aux
chevaliers qui tenaient des fiefs (lependants de la seigneurie et a des
hommes faisant metier des zirmes qu'il fallait se fier, a tous
ceux qui etaient mus par les memes interets et les memes goüts. C'est
pourquoi le chateau de la {in du xive siccle prend, plus encore qu'avant
cette epoquc, l'aspect d'une forteresse, bien que la puissance feodale
ait perdu la plus belle part de son prestige. Le chateau du commen-
cement du xvf sieclc proteste contre les tendances populaires de son
temps, il s'isole et se ferme plus que jamais; les defenses deviennent
Plus savantes parce qu'elles ne sont garnies que d'hommes de guerre.
Il n'est plus une protection pourle pays, mais unrefuge pourune classe
Drivilegiee qui se sent attaquee de toutes parts, et qui fait un supreme
9111011 pour ressaisir la puissance.
Au X115 sitÄ-cle, le chäteau de Pierrefonds, ou plutot de Pierre-fonts,
etait (leja un poste militaire d'une grande importance, possede par un
comte de Soissons, nomme Cionon. ll avait ete, ala mort de ce seigneur
qui ne laissait pas (FlltÄFltlEPS, acquis par Philippe-Atigustc, et ce prince
avait confie l'administration des terres a un bailli et un prevot, aban-
donnant la jouissance des hatiments seigneuriaux aux religieux de Saint-
Sulpice. Par suite de cette acquisition, les fzonzmes coutumiers du bourg
avaient obtenu du roi une a charte de commune quiproscrivziit l'exer-
(i cice (les droits de servitude, de mainmorte et de formariage..... et
tf en reconnaissance de cette immunittä, les bourgeois de Pierrefonds
fndevaient fournir au roi soixante sergents, avec une voiture attelee de
ft quatre chevaux t. t) Par suite de ce demembrement de l'ancien do-
lnaine, le chateau netait guere plus qu'une habitation rurale; mais sous
le Pägne de Charles VI, Louis d'()rltians, premier duc de Valois, jugea
bon (l'augmenter ses places de stirete, et. se mit en devoir, en 1390,
(le faire reconstruire le ehateau de Pierrefonds sur un point plus fort
91. mieux choisi, ckrst-a-dire a Fextrcmite du promontoire qui domine
Une des plus riches vallees des environs de Compiegne, en profitant
des" escarpements naturels pour proteger les defenses sur trois cotes;
tandis que l'ancien chateau etait assis sur le plateau meme, a cinq cents
metres environ de l'escarpement. La bonne assiette du lieu netait pas
in seule raison qui düt (leterminer le choix du duc d'0rleans. Si l'on
Jette les yeux sur la carte (les environs de Gompiegne, on voit que la
fOPffL de meme nom est environnee de tous cotes par des cours d'eau,
(1111 sont : l'0ise, l'Aisne et les deux petites rivieres de Vandi et d'Au-
wiem
w et ses e?
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