Volltext: [Charnier-Console] (T. 3)

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CIIATEAU 
Vie d'une nation : sa duree etit enferme la civilisation dans un cercle 
infranchissable. Chaque ordre religieux etait un centre dont on ne 
secartait que pour retomber dans la barbarie. 
 A la fin du xii" siticle, l'esprit. monastique etait deja sur son declin; 
il avait rempli sa tache. Alors Pelement laique slätait developpe dans 
les villes populeuses; les eveques et. les rois lui otfrirenti, a leur tour, 
un point de ralliement en batissant les grandes cathedrales (voy. CA- 
TiiEniiALia). Autre danger : il y avait a craindre que la puissance royale, 
Seeondee parles eveques, ne soumit, cette soeiete a un gouvernement 
llieocrzitique, immobile comme les anciens gouvernements de tEgypte. 
tlest alors que la feodalite prend un role politique, peul-etre a son 
insu, mais qu'il n'est, pas moins important de recoiinaitre. Elle sejettc 
entre la royaute et l'influence clericztle, empechant ces deux pouvoirs 
de se confondre en un seul, mettant le poids de ses armes tantot 
dans l'un des plateaux de la balance, tantot dans l'autre. Elle opprime 
le peuple, mais elle le force de vivre; elle le reveille,'elle le frappe ou 
19 seconde, mais l'oblige ainsi a se reconnaitre, a se Pfällllir, adefendre 
SfBS droits, a les discuter, aen appeler nieine a la force; en lui donnant 
l'habitude de recourir aux tribunaux royaux, elle jette le tiers etat 
tlflns l'etude de la jurisprudence: par ses exces memes, elle provoque 
lindigiiation de Foppriiiie contre Poppresseur. L'envie que causent 
S08 privileges devient un stimulant energique, un ferment de haine 
salutaire, car il empeehe les (r-lasses iiiferieures d'oublier un instant 
leur position precaire, ct les force ateiiter chaque jour de s'en attran- 
ÜlHP. Mieux encore, par ses luttes et ses defiances, la feodalite entre- 
tient et aiguise l'esprit militaire dans le pays, car elle ne connait que 
la puissance des armes: elle enseigne aux populations urbaines l'art 
C10 la fortification; elle les oblige a se garder; elle conserve (l'ailleurs 
(iertains principes (l'honneur chevaleresque que rien ne peut effacer, 
flllll releverent l'aristocratie pendant les xvi" et XYIIÜ siecles, et qui 
Penffffiwäreiit peu a peu jusque dans les plus basses classes de la 
societe. 
ll en est. de Feducation des peuples comme de celle des individus, 
fllll, lorsqu'ils sont doues d'un teniperament robuste, apprennent 
mlffux la vie sous des regeiits fantasques. durs et injustes meme, que 
äiläl (la main indulgente et paternelle de la famille. Sous le regne 
fO-iitigiailestl, la feodahte defeiidanl mal le pays, leqtrahissant meme, se 
ant mieux que jamais dans les domaines, n ayant d'autres vues 
flÜG la satisfaction de son ambition personnelle, devastant les campa- 
iälles et les villes sous le pretexte de nuire a tel ou tel parti, met les 
(Wgies dans les mains du peuple, et Charles VII trouve des armees. 
80H18 lai pigorvinces francaises avaient passe de l'influence monastique 
Lme-ieunetglälilm? mlonarcliique absolu, elles eussent eu certainement 
(jenjiel, guylfiusüeuieuseet tranquille, leur jIQglOHIGpZIÜIQH sous cte 
eues ä p von en pu se faire sanssecouqsses violente-amers auiaien  
prouve ce besoin ardent d union, d unite nationale qui fait notre
	        
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