I? RAVI-EAU
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a Por faire cens defors doulans,
aEt por eus prendre et retenir,
(r S'il osoient avant venii".
a Eus oh milieu de la porprise ("de l'enceinte).
a Font une tur par grant mestrise
a Cil qui du fere furent mestre e;
a Nule plus bele ne pot estre,
a Qu'elle est et grant, et lee, et hautes
u Li murs ne doit pas faire faute
a Por engin qu'on seiche getier;
a Car l'en rlestrempa le mortier
a De fort vin-aigre et de chaus vive t
a La pierre est de roche native
a De quoi l'en fist le fondement,
rf Si iert dure eum aiment.
fcLa tor si fu toute reonde,
a Il n'ot si riche en tout le monde,
aNc par dedans miex ordeuee.
(r Elle iert dehors avironnee
f: D'un baille qui vet tout entor.
a .
a Dedcns le chastel et perricres
a Et engins rle maintes manieres.
a Vous poissies les maugunniaus
(f Venir pardessus les crcuiatus 5.
' Il est evident qu'il s'agit ici de herses (portes eoillans).
2 Les mnitres de l'oeuvre elevent une tour avec une grande habilete au milieu de
l'enceinte. Ü est (IÜÜSÜOH iCi du donjon du Louvre, qui, contrairement aux habitudes
des xu" et Xlll" Siestes, se trouvait exactement au milieu de l'enceinte cnrree. Mais
n'oublions pas que le donjon du Louvre etait une tour exceptionnelle, un tresor autant
qlfnng dljfense, lytllllOUFS les quutre portes expliquent pzirfuiteinent la situation de en
donjon, qui les masquuit et les enlilnit toutes les (juatrc.
a Il y a encore ici exagerlttion de la part de Guillaume de Lorris : 1e donjon du
Louvre n'avait que vingt Inetres de diometre environ sur trente metres de luiut. Le
donjon de Couey est bien autrement important, sou diametre (Stout de trente-deux
metres et sa limiteur de soixante-clin] environ; cependant le donjon de Coucy devait
etrc eleve lorsque notre poüte ecrivoit son roman. Il est certain que ce donjon ne fut
hati quhpres celui de Philippe-ltuguste. Uorgueilleux chätelain de Cgucy, faisant
dresser ä la. lutte les murs de son chäteau, dnns l'espoir de mettre la couronne do
France sur sa tüte, voulut-il fillfü plus et mieux que le suzerain auquel il pretcndait
succedcr?
f Pensait-on, du temps de Guillaume de Lorris, que la chaux eteinte avec du vinaigre
fit de meilleur mortier? et cette methode etait-elle employee?
B Ce passage merite la plus serieuse attention. Il ne s'agit pllls ici du donjon, mais
de l'ensemble du CllätCLlll. Les courtines du Louvre de Philippe-Aiigtiste nItaient
point doublües de bätinlents {i linterieur, et le chüteau du Louvrc se composait
seulement encore, comme les ehateuux des XIÜ et XII" siestes, d'une enceinte llanquee
de tours avec un donjon au centre. Le seigneur habitait le donjon, et la garnison les
tours. On comprend comment alors on pouvait voir par-Llessus les rreneluges des