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CIIATEAU
Oü pais ne remest magon
u Ne pionnier qLfele ne mant.
a Si fait faire au commencement
n Enter les Rosiers uns fosses
a Qui cousteront deniers asses,
a Si sunt moult lez et moult parfont,
u Li rnagons sus les fosses font
u Ung mur de quarriaus tailieis,
(r Qui ne siet pas sus eroleis (qui n'est pas assis sur
a Ains est fonde sus roche dure : [terre meuble),
a Li fondement tout ii mesure
u Jusqu'au pie du fosse descent,
a Et vait amont en estrecent (et s'eleve en talus);
a S'en est Fuevre plus fors asses.
a Li murs si est si compasses,
a Qu'il est de droite quarreure;
a Ghaseuns des pans cent toises dure,
a Si est autant lons comme les f.
a Les tomelles sunt les ä les (de distance en distance),
a Qui richement sunt bataillies (fortiiiees)
n Et sunt de pierres bien taillies
u As quatre eoingnes (coins) en ot quatre
41 Qui seraient fors i). uhatre;
a Et si i a quatre portaus
a Dont li mur sunt espes et haus.
u Ung en iia ou front devant
a Bien detfensable par eonvanti,
a Et deux de coste, et ung derrieres.
a Qui ne doutent eop de perriere.
(r Si a bonnes portes eoulans (herses)
' Guillaume de Lorris double ici les dimensions en longueur et largeur; mais il faut
bien pernlettre Yexageration aux petites.
En effet, devant la porte principale, vers la Seine, etait un petit ouvrage avance, un
chätelet, propre x1 contenir un poste.
" (les quatre portes etaient une exception; generalement les ehateaux ne possedaient,
il cette epoque, qu'une ou deux portes au plus, avec quelques poternest Mais le Louvre
etait un ehatenu de plaine a proximito d'une grande ville, et la multiplicite des portes
etait motivee par les defenses cxtcrieures qui etaient fort importantes, et par la näccssite
0h se trouvait le suzerain de pouvoir recevoir dans son chateau un grand concours de
mondes Nous voyons cette disposition de quatre portes conservee, au XIVB siccle, ä. Vin-
cennes et au chateau de la Bastille, qui nltait cependant qu'un fort comparativement peu
important comme etendue. Les quatre portes etaient surtout motivees, nous le croyons,
Par le besoin qui avait fait elever ces forteresses plantees autour de la ville de Paris pour
maintenir la population dans le respect. ll ne s'agissait pas ici de se renfermer et de se
defendre comme un seigneur au milieu de son domaine, mais encore, dans un eus pres-
sant, de detacher une partie de la garnison sur un point de la ville en insurrection, et,
Dru" consequent, de ne pas se laisser bloquer par une troupe (Yinsurgäs qui se seraient
barricades devant l'unique porte. Bien en prit, longtemps apres a Henri III, d'avoir plu-
SIBÜPS portes ä son Louvre.