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faible eqiiarrissage des bois employes. Deja les forets, eclaircies sur le
continent, ne fournissaient plus de ces arbres deux fois seculaires en
zissez grande quantite pour que les constructeurs ne fussent "pas obli-
ges de remplacer le volume des bois par unjudicieux emploi de leurs
qualilcs. Il fallait encore allegir les charpentes au fur et a mesure que les
constructions de inaeoniierie, en seloignant des traditions romaines,
devenaient elles-memes plus legercs.
Les Grecs et les Romains ifadopterent, pour couvrir leurs ediüces,
que des combles peu inclines ; cette forme exigeait l'emploi de bois d'un
fort equarrisszige pour resister a la charge des tuiles. Dans l'architec-
ture romane, nous voyons longtemps, intime dans le Nord, les combles
conserver une assez faible inclinaison, et ce i1'est guere que vers le mi-
lieu du Xlle siecle qu'ils prennent des pentes plus rapides. Ces modifica-
tions apportees dans la forme des couvertures contribuerent. encore
a fziire abandonner les gros bois pour la charpente des combles. Il faut
dire aussi que les essences de bois employees par les charpentiers sep-
lentrionaux dans les editices ifetaiffnt pas les meines que celles genera-
leinent mises en cieuvre par les Grecs et meme les Romains. Ceux-ci
semblaient prefereif les essences resineuses, le sapin, le meleze et le
ÜÜÜPÜ, lorsqu'ils avaient a couvrir un monument; ces bois exigeaient
des equarrissagcs plus forts que le chene, prefere aux bois blancs pen-
dant le moyen age, dans le nord et l'ouest de la France.
losLes Normands, peuple de marins, semblent etre dans ces contrees
premiers qui aient fait faire un pas considerable a l'art de la char-
llWfflerie. Il est certain que, des le Xle siecle, ils construisirent de vastes
edifices entierement, couverts par de grandes charpentes apparentes;
lAnlgletePlwil conserve encore bon nombre de ces charpentes, qui, bien
quelevecs pendant les Xllle et XIVÜ siecles, sont. conibinees d'apres des
donnees completeinent originales, et paraissent etre le resultat. de tra-
(IIIIOHS plus anciennes. Ce qui caracterise la charpente angle-normande,
c est son analogie avec les moyens d'assemblage eniployes de tout temps
dans la tiliarpenterie navale; mais nous aurons l'occasion de revenir sur
cette partie de notre sujet.
Ides nefs des eglises de et de la Trinite de Gaen
etaient evidemment, dans l'origine, couvertes par des charpentes appa-
FÜÜIÜS, et deja les pentes de ces charpentes devaient elre passablement
inclinees. Dans le centre de la France et dans l'Est, les traditions de la
charpenterie antique se conserverenti assez exactementjusqwa la fin du
me Slecle- ÜP, pour ce qui est des charpentes de combles, dont nous
IIOUS occuperons d'abord, le systeme emprunte aux anciens est fort
simple. Il consiste en une suite de fermes portant des pannes sur les-
fluelles reposent les chevrons. La ferme primitive est souvent depour-
Lltfqigfslfäncon; elle, se compose (fig. I) d'un entrait AB, de deux arba-
, BÜ, et d un entrait retrousse DE, destine a empecher les"
afbaletitieixs de flechir et de se courber sous la charge de la couverture.