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Ges quatre fours meritent que nous en disions quelques mots. Chaque
chambre, a partir du rez-de-chaussee, se compose, a Pinterieur, de
six pans avec niches, dont quelques-unes sont percees d'e1nbrasures.
Ces pieces sont voütees, et les niches se chevauchent a chaque etage,
les pleins etant au-dessous des vides, et vice versli (voy. Toun). Des che-
minees sont ouvertes dans les salles, qui sont en outre accompagnees
de latrines (voy. LATRINES). On remarquera que les escaliers a vis ne
montent pas de fond, mais sinterrompent, a partir du premier fitage,
pour reprendre de l'autre cote de Fentree de la tour. (l'est la une
disposition frequente dans les tours de cette epoque, afin dkviter les
trahisons et de forcer les personnes qui veulent monter sur les para-
pets de passer par l'une des salles. Gkätait un moyen de rendre la
surveillance facile, et de reconnaitre les gens de la garnison qui
montaient aux parapets pour le service; car les parapets des courtines
ifetaient accessibles que par les tours, et les escaliers des tours des-
servaient", par consequent, toutes les defenses superieures. Nous avons
figure en G (fig. 17) le pont volant mettant en communication la grand
salle D avec le chemin de ronde de la basse-cour du cote du sud. Si,
par escalade, l'ennemi se fut empare du chemin de ronde H de la che-
mise, il lui fallait forcer soit. la porte I, soit la porte K, pour penetrer
dans le chateau. Les postes etablis en A ou en L le jetaient par-dessus
les parapets ou dans le fosse de la chemise. Le poste A servait la ter-
rasse crenelee M, au-dessus de la porte, de meme que le poste L ser-
vait le chemin de ronde N commandant le pont volant G. Quant a la
garnison du donjon, du premier etage elle penetrait sur le chemin de
ronde de la courtine par un pont volant 0, mais en passant par le
corps de garde L. Avec les defenses aussi bien entendues, il n'y avait
pas de surprises a craindre, pour peu que la garnison du chateau
connut parfaitement ces nombreux detours, les ressources qu'ils
presentaient, et qu'elle prit quelque soin de se garder. Une vue ca-
valiere (fig. 18), prise du cote de la basse-cour, fera comprendre les
dispositions inferieures et exterieures du chateau de Goucy 1.
Il faut recüflnaitre qu'un long sejour dans un chäteau de cette
importance devait etre assez triste, surtout avant les modifications
apportees par le xive sieele, modifications faites evidemment avec l'in-
tention de rendre l'habitation de cette residence moins fermee et
plus commode. La cour, ombragee par cet cnorme donjon, entouree
de batiments eleves et d'un aspect severe, devait paraitre eätroite et
sombre, ainsi C111'0n peut en juger parla vue presentee (fig. 19)? Tout
' Cette vue est fuite au moyen des ruines existantes et de la vue donnee par Dueereenu
dans ses plus excellens baslimens de France. Nous avons figure, au sommet du donjon et
de la tour de droite, une portion de hourds poses.
2 Cette vue de Pinterieur de la eonr du ehäteuu de Coucy est supposfie prise il eüte de la.
chapelle regurrlzxnt Pentree. A droite, on voit se dresser le donjon avec sa poterne et son
pont al bascule; m1 lroisieme plan, est la porte principale et la chemise; au premier plan,
la chapelle et le commencement du degre montant au chemin de ronde de la chemise.