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le donjon meme. Les autres batiments n'etaient que des appentis de
bois separes les uns des autres, ayant plutot l'apparence d'un campe-
ment que d'une residenee fixe. La chapelle, les refectoires, cuisines,
magasins et ecuries etaient places dans Pinterieur de l'enceinte et ne
se reliaient en aucune facon aux fortifications. Nous avons vu que,
dans le plan du chateau de ltlontargis (fig. deja les batiments de
service sont. attenants aux murailles, qu'ils sont batis dans un certain
ordre, et que ce sont des logis fixes. ll semblerait. qu'au X1118 siecle les
habitudes des seigneurs et de leurs gens, plus civilises, demandaient
des dispositions moins barbares que celles acceptees jusqu'alors. Nous
voyons combien les logis fixes ont peu d'importance encore dans le
chateau Gaillard, residence souveraine elevee a la fin du X110 siecle. On
a peine a comprendre comment une garnison de quelques centaines
d'hommes pouvait vivre dans cet etroit espace, presque exclusive-
ment occupe par les defenses. Les soldats (levaient coucher pele-mele
dans les tours et sous quelques appentis adosses aux murailles.
En Angleterrü, 011 les documents ecrits abondent sur leshabitations
seigneuriales anciennes, on trouve des preuves de cette modification
apporte-e par le xmt siecle. A cette epoque, les residenees royales for-
tifiees regroivent de nombreuses adjonctions en batiments eleves avec
un certain luxe; les chateaux des barons prennent un caractere plus
domestique ; souvent meme le donjon, ainsi que le dit M. Parker dans
son Architecture domestique fut abandonne pour une salle et des cham-
bres construites dans l'enceinte interieure. C'est a cause de ce chan-
gement que, dans presque toutes les descriptions de chateaux batis
du temps de Henri III et dlidxxfard I", les grandes tours ou donjons
sont representes comme etant dans un etat delabre et generalement
sans 11s avaient ete abandonnes, comme habitation, a
cause de leur peu de commodite, bien que par la force de leur con-
struction, ils pussent encore, moyennant quelques reparations, etre
employes en temps de guerre. Les ordres de restaurations aux a mai-
sons royales v dans divers chateaux sont tres-nombreux pendant le
x111e siecle. Ces ordres ne s'appliquent pas aux chäteaux d'Edw'ard (Ed-
wurdian CLISZZÜS), (ÄIÜÜCAPS geineraleixlent batis par Edward I", et dans les-
quels de nombreux appartements destines a CliffäPeHtS usages etaient
(lisposes suivant un plan general, mais bien aux ehäteaux de date
normande, qui des lors prirent un caraetere d'habitation par descen-
structions plus recentes. Les ordres donnes par l-Ienri IlI pour les
reparations et additions aux manoirs royaux prouvent qu'aucun plan
systematique n'etait adopte lorsqu'il s'agissait de ces adjonctions.
Lorsqu'une grande surface de terrain etait entouree d'une cloture for-
tifiee et formait ce que l'on appelait une cour (curia), dans laquelle le
lggis primitif etait insuffisant, il devint assez ordinaire, au X1119 siecle,
' Some Account of flomest.
thirteentle century, chapit. m.
Archit.
the conquest t0 the eml of the
in England, from