[ BALUSTRADE ] 72
les eaux s'eceuler naturellement sans chenal. Ce n'est guere que vers
1230 que l'on etablit des eheneaux conduisant les eaux dans des gar-
gouilles : jusqifalors les eaux segouttaient sur le lZIPIHlGP des corniches,
comme 51 la CHtlläClFHlO de Chartrcs, 51 la chute des grands conlbles. Mais ces
balustrades, cornposees de petits piliers ou eolonnettes isolees et scellees
sur le larmier, conservaient difficilement leur aplomb. Les constructeurs
avaient tente quelquefois de les rcunirii leur base au moyen d'une assise
continue evidee par-dessous pour Fecoulement des eaux, ainsi qu'on
peut le voir 51 la base du haut Cl1(I-)l1l' nord de la cathedrale de Chartres
(fig. 6); mais ce Inoyen ne faisait que rendre le quilluge plus dangereux
en multipliant les lits, et ne donnait pas ä ces claires-voies la rigidite
necessairc pour eviter le bouclement. On dut renoncer bientot aux
colonnettes ou petits piliers isoles reunis seulement par l'assise su perieure
continue, et l'on se decida a prendre les balustrades dans un seul morceau
de pierre : des lors les colonnettes avec chapiteaux n'avaient pas de raison
(Yetre, car, au lieu d'une arcature construite, il s'agissait simplement de
dresser des dalles percees d'ajours affectant des formes qui ne convenaient
pasa des assises superposees. C'est ainsi que le sens droit, l'esprit logique
qui dirigeaient les architectes de ces epoques, leur commandaient de
changer les formes des details comme de l'ensemble de leur architecture,
E1 mesure qu'ils modifiaient les moyens de construction. Dans les balus-
trades construites, dest-it-dire composees de points d'appui isoles et d'une
assise de couronnement, on remarquera que la partie superieure des
balustrades est, comparativement aux points (l'appui, tres-vfalumineuse;
il etait nccessaire en effet de charger beaucoup ces points d'appui isoles
pour les maintenir dans leur aplomb. Quand les balustrades furent prises