Volltext: [Arts-Chapiteau] (T. 2)

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deja cite bien des fois dans le cours de cet article. Thiers, en parlant de ces 
innovations qu'il regarde comme funestes, dit' : a Les petits esprits, les 
(i esprits foibles, les devols de mauvais goust, qui ont plus de zele que de 
a lumieres, et qui ne sont pas prevenus de respect pour les antiquites 
u ecclesiasticjues, loüeut, approuvent ces nouvelles inventions, jusqifa dire 
(i qu'elles entretiennent, qu'elles excitent leur devotion. Gomme s'il n'y 
a avoit point eu de devotion dans Pantiquite; comme si l'on ne pouvoit 
u pas etre devot sans cela ; comme s'il n'y avoit pas de devotion dans les 
(i eglises cathedrales, oii les tabernacles sont extremement simples, aussi 
a bien que les autels, quoique les embellisscmensleur conviennent incom- 
a parablement mieux qu'aux eglises des reguliers entre autres. n Que di- 
rait donc Thiers aujourd'hui que toutesleseglises cathedrales elles-memes 
ont laisse perdre la vencrable simplicite de leurs autels sous des decora- 
tions qui n'ont meme pas le merite de la richesse de la matiere, ou de la 
beaute de la forme?Depuis Pepoque oii eerivait notre savantauteur (1688), 
que de tristes changements dans les choeurs de nos eglises meres, quelle 
monstrueuse ornementation est venue remplacer la grave et simple deco- 
ration de ces anciens autels, temoins des faits les plus emouvants de notre 
histoire nationaletQLfeüt dit Thiers en voyant le chapitre de la cathe- 
drale de Chartres demolir son jube et son autel du X1116 siecle ; le chapitre 
de Notre-Dame de Paris presider a la destruction de son ancien autel, de 
ses reliquaires, de ses tombes d'eveques; celui de la cathedrale d'Amiens 
remplacer par du stuc, du platre et dubois dore le magnifique maitre autel 
dont nous donnons plus bas la description? Peut-on, apres cet aveugle- 
ment qui entrainait, pendant le cours du dernier siecle, le clerge francais 
a jeter au creuset ou aux gravats des monuments si venerables et si pre- 
eieux, pour mettre a leur place des decorations tlieatrales ou toutes les 
traditions etaient oubliees, peut-on, disons-nous, trouver le courage de 
blamer les demolisseurs de 1793, qui renversaienta leur tour ce qu'ils 
avaient vu detruire quelques annees auparavant par les chapitres et les 
eveques eux-memes? Ces pertes sont malheureusement irreparables: car, 
admettant qu'aujourd'hui, par un retour vers le passe, on tente de retablir 
nos anciens autels, jamais on ne leur donnera l'aspect venerable que le 
temps leur avait imprime ; on pourra faire des pastiches, on ne nous ren- 
dra pas tant d'oeuvres d'art aecumulees par la piete des prelats et des 
üdeles sous l'influence d'une meme pensee; car jusqirii la reformation, 
sauf quelques legeres modilicalions apportees par le goütde chaque siecle, 
les dispositions des autels etaient a tres-peu de chose pres restees les 
memes. En voici une preuve. 
Le maitre autel de la cathedrale d'Amiens avait ete erige pendant le 
Xvf siecle et au commencement du XVle, soit que l'ancien autel n'eut etc 
(IUG provisoire, soit qu'il eut ete ruine pendant les guerres desastreuses 
des XIVe et xve siecles. Ce nouvel autel rappelait les dispositions de celui 
Dzlvsert. sur les principaux autels des dglises, chap. xxlv, p. 209.
	        
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