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pendant les xue et X111" sieclesl, et rappeler ainsi aux fideles le danger des
seductions du siecle? Parmi les autels de Saint-Denis, il en est encore un
autre dont la place n'a pu etre jusquül present reconnue 2, mais qui pre-
sente un grand interet. Il se compose d'un massif de maeonnerie entie-
rement revetu sur le devant et les cotes d'applications de verres tailles en
losanges, et a travers lesquels on apereoit des tours de Castille sur fond
ecarlate, des fleurs de lis sur fond bleu, des rosaces et des aigletles sur
fond pourpre. Sur le dossier est un retable egalement incruste de verre
bleu taille eu polygones, avec un crucifiement, saint Jean et la Vierge,
FEglise et la Synagogue, en bas-relief. La marche de cet autel est de liais,
avec bordure de fleurs de lis et tours de Castille tres-fines se detachant
Sur un fond de mastic bleu et rouge; le milieu presente des dessins d'une
grande dclicalesse, noirs, bleus et rouges, egalement en mastic. Le pave
de la chapelle etait en mosaique de terre cuite et de petites pierres
de couleur, avec carreaux menus de marbre blanc (voy. DALLAGE). Nous
donnons ci-apres (fig. 18) une elevation perspective de cet autel.
Dans quelques-uns des exemples donnes ci-dessus, on ne voit pas que
lleucharistie ait etc placee autrement que dans un ciboire suspend u, et nous
n'avons pas trouve de tabernacles ou custodes poses sur les autels pour
Contenirles hosties consacrees et non consacrees, ainsi quele ditGuillaume
Duran d dans son Rational. Llusage de reservcrfeucharistie dans des reduits
tenant aux retables des principaux autels ne remonte pasaplus de deux
Cents ans, et encore, a la fin du XVIIle siecle, conservait-on Veucharistie
dans des boites en forme de pavillons ou de tours, on dans des colombes
d'argent suspendues au-dessus des autels majeurs des grandes eathedrales
et des eglises monastiques. Souvent aussi apportait-on les hosties pour
la communion dans des eiboires que l'on posait sur la table de l'autel
2111 moment de dire la messe. Dans ce cas, le ciboire, la boite de vermeil
1 Voyez les Mdlanges (trclteol. des RR. PP. Martin et Cahier, t. ll, p. 173. a Phy-
U Siologes dist que la seraine port samblance de feme de si al nombril, et la partie d'aval
(f est oisel. La SOPülIIO a Si doux chant qu'ele dechoit cels qui nagent en nier; et est lor
K Hlelodie tant plaisant a oir, que nus ne les ot. tant soit loing, qu'il ne li conviegne
(f Venir. Et la sereine les fait si ohlier quant ele les i a atrait, que il s'endorment; et quant
a il sont endormi, eles les assaillant et ocient en traison que il ne s'en prennent garde.
(f Ensi est de cels qui sont es richoises de cest siecle, et es delis endormis, qui lor aver-
(K Suire ocient : ce sont li diable. Les seraines seneiient les femes qui atraient les homes
(f DM lor blandissemens et par 1er dechevemens a els de lor paroles; que eles les mainent
K ä poverte et a mort. Les CICS de la Scraine, ce est l'ailier de la feme qui test va et vient. n
(Manuscr. Arsenal, n" 285.)
2 Les fouilles faites sous le pave actuel du chaznr, en faisant retrouver les (lallages ou
carrelages anciens, permettent de replacer Z1 coup sür les autels dessines par M. Perciei-
avec leurs pavages. Malheureusement, ces fouilles ne peuvent etre entreprises que succes-
sivement, par suite de la faiblesse des allocations annuelles, et l'autel dont nous parlons n'a
Pas encore retrouve sa place, bien que son retable et une grande partie de son devant
existent encore, ainsi que la marche.