Volltext: [Arts-Chapiteau] (T. 2)

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CHAPITEAU 
gante ; on y sent le travail manuel, mais point l'empreinte de l'imagi- 
nation de l'artiste. Nous reviendrons sur ce fait.  
Les raisons qui font donner au chapiteau telle ou telle forme, qui 
influent sur le trace du tailloir, etant connues d'une facon sommaire, 
on. remarquera que, pendant la seconde moitie du X110 siecle, Fornemen  
tation tend de plus en plus a prendre une fonction utile. Les retroussis 
ou crochets qui sont destines a soutenir les angles du tailloir deviennent 
plus volumineux, plus solidement greffes sur la corbeille (voy. fig. 21) ä 
cependant la saillie de ces crochets ne depasse pas l'angle du carre du 
tailloir tenant au chapiteau : dest-a-dire que A etant le sommet de l'angle 
de la tablette du tailloir tenant au chapiteau, le crochet 
sera pris dans Fepannelage BCDE (fig. 37). On ne trouve 37 
que bien peu d'exceptions a cette regle jusqu'au mo- G X 
ment ou les tailloirs commencent a etre traces sur des  fxä 
polygones, vers 1230. Au contraire, a partir de ce mo- B  {x11 
ment, les crochets debordent plus ou moins les angles E f 
de la tablette superieure du chapiteau, et il est cer-  
taines provinces, par exemple, oü ils sortent de sa cor- 
beille comme des vegetations vigoureuses, pour süäpanouir en dehors 
de l'aplomb des moulures les plus saillantes des tailloirs. 
Cette premiere observation faite sur le plus ou moins d'etendue que 
prend la sculpture dans les chapiteaux, il en est une autre, non moins 
importante, c'est celle relative au caractere meme de cette sculpture. 
Pendant la periode romane, la decoration des chapiteaux suit des tradi- 
tions, repete ou arrange certains ornements pris, soit a Fantiquite, soit 
aux meubles, aux bijoux, aux etoffes venus de Venetie ou d'Orient, 
tout en s'appropriant ces ornements et leur donnant une allure f rancaise, 
bourguignonne, normande, champenoise, poiteviuc, etc.; cependant on 
voit bien qu'il y a 1a Finterpretation d'un autre art. Ce sont des plantes 
acclimatees, modiiiees par la culture locale, mais ce ne sont pas des 
plantes indigenes. 
Vers la lin du XII" siecle, c'est tout autre chose z une nouvelle plante 
nait sur le sol meme et finit par etouHer celle qui etait exotique. On voit, 
vers le milieu du X110 siecle, percer autour de la corbeille du chapiteau 
certains bourgeons peu developpes d'abord, qui se melent aux entrelacs 
romans, a leurs feuilles, a leurs animaux fantastiques. Peu a peu ces 
bourgeons setendent, ils s'ouvrent en folioles grasses, encore molles de 
duvet; les tiges charnues, tendres, ont cette apparence vigoureuse des 
ÄÜHHBS POUSSGS. Mais deja cette premiere vegetation a expulse les enrou- 
lements perles de la feuille anguleuse, decoupee, du commencement du 
x11" siecle; elle est luxuriante, quoique encore chilfonnee et repliee sur 
ÜÜG-meme comme le sont les premieres feuilles qui crevent leur enveloppe. 
Entre ces feuilles rcpliees, on apercoit les boutons des lleurs. Deja les 
tiges deviennent plus nervees, elles accusent des angles dans leur section. 
Mais, chose singuliere, il ne faut pas croire que cette iloraison de FOrIJG-
	        
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