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A PITEAU
de Chainailleres, de Notre-Dame du Port a (llermont (Iig. 13), qui datent
du Xle siecle; nous les rencontrons encore au Mas dätgenais, sur les bords
de la Garenne, a Saint-Sernin de 'l'oulo.usc, ä la eatheilrzile dit gen, et
jusquäi Saint-Papoul, surles lrontieres du lioussillon. La corniche n'est,
dans ce cas, qu'une siinpleitablette destinee a recevoir les premieres dalles
de la couverture et a proteger les murs par sa saillie. On sent encore l'in-
fluence antique dans le chapiteau (lig. 13) d'une des chapelles de Notre-
Dame du Port; mais ces reminiscences sont peu communes, etles chapi-
teaux appartenant a ce style et a l'architecture des x18 et x11" siecles de
ces provinces ont un earactere original.
Pour rencontrer des chapiteaux dans la composition desquels les tradi-
tions gallo-romaines ont unefgrantle inlluencejusqifau commencement
du xiuc sieele, il faut aller dans certaines localites de l'Est et du Sud-Est,
a Autun, a Langrcs, le long de la Saone et du lthene. Les chapiteaux des
colonnes monocylintlriques du sanctuaire de la cathedrale de Langres,
qui datent de la seconde moitie du X112 siecle, sont evidemment imites
de chapiteaux Corinthiens gallo-romains; on y retrouve meme lefaire de
la sculpture, les trous nombreux du trepan perees pour dessiner les sepa-
rations des membres des feuilles, la (leceupure dentclee des feuillages,
les volutes, culots et retroussis, le tailloir curviligne avec ses quatre fleu-
rons et la corbeille corlnthienne. Souvent, a cote de ces chapiteaux
imites de Pantiquite, le goüt particulier a Fepoque apparait, et les feuil-
lages corinlhiens sont remplaces par des figures, comme a la cathetlrale
(FAuLun, par des entrelacs ou des rosaces, genre d'ornement frequem-
ment adapte aux chapiteaux pendant le xuc sieele, ainsi que le fait voir
la figure 4A, reproduisant un chapiteau de l'ancien cloitrc roman de l'ab-
baye de Vezelayh Il faut reconnaitre que, meme dans les contrees ou la
tradition gallo-romainepersiste, a cause surtout du voisinage de fragments
zmtiques qui couvraient encore le sol, cette inlluenee n'a d'cl1'et que sur
les chapiteaux poses sur des colonnes monocylindriques comme les
colonnes antiques, et sur des pilastres disposes coinmele sont les pilastres
antiques. Sur les colonnes engagees, d'angles, et les colonnettes, le cl1a-
piteau roman prend sa place, comme si ces genres de supports apparte-
naient exclusivement a ce style et ne pouvaient admettre de melangcs.
Cela est bien visible dans la cathedrale de Langres.
Ce monument ne prescnte a Vinterieur eta Fexterienr que les colonnes
monocylindriques du choeur, dont nous avons parle tout a l'heure, et
des pilastres. Les chapiteaux de ces colonnes et pilastres rappellent avec
plus ou moins de fidelite la sculpture et la. composition des chapiteaux
corinthiens romains. Mais le triforium du choeur presente une suite d'ar-
catures supportees par des colonnettes accouplees. Ces eolonnettes sont
surmontees de chapiteauxjumeaux portant les sommiers des petites archi-
1 Ce chapiteau est le seul de ce cloitre qui soit. conscrvd intact; il est
xnusdc de lkiglise, et reproduit dans la nouvelle construction du cloitrc.
116110515 dans le