[IAPITEAU
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rare, et qui appartient au x1vc siecle : c'est que les feuctres sont couron-
nees par des gables ajour; or cette partie de la cathedrale de Limoges
date de la lin, du X1112 siecle. Pour le reste de la composition de la cha-
pelle du chevet de la eathcdrzile de Limoges, on retrouve les elements
fournis par Amiens, Beauvais et Cologne.
La figure M fera reconnaitre la parente qui existe entre ces monuments.
Toutefois, outre les gables ajour qui font exception, a Limoges comme 51
Clermont, la balustrade des chapelles absidales passe au devant des gros
contre-forts separatifs, etl'on peut regretter que cette disposition n'ait pas
etc adoptee anterieurement par les architectes d'Amiens et de Gologne,
car elle sert de transition entre le gros contre-fort inferieur et cclui supe-
rieur servant de hutee aux arcs-boutants, et de plus elle rend faciles
llentretien et le nettoyage des gargouilles. Les chapelles d11 chevet de
1a calhedrale de Limoges portent sur un enorme soubassement de granit
qui englobe leur base dans sa masse. A partir de ce moment (les der-
nieres annees du X111" sieclc), on ne voit plus que des dispositions parti-
culieres aient etc prises pour la construction (les chapelles absidales; les
memes errements sont suivis par les architectes jusqu'au xvi" siecle,
quanta l'ensemble, et les differences que l'on pourrait signaler entre les
chapelles du xv" et celles du XIIIQ ne tiennent qu'aux details de l'archi-
tectures qui se modiüent.
Nous terminerons donc ici cet article, puisque nous avons, dans le
cours du Dictionnaire, l'occasion de revenir sur chacun de ces details.
CHAPITEAU, s. m. Nom qu'on donne a Fevasement que forme la partie
superieure d'une colonne ou d'un pilastrc, ct qui sert de transition entre
le supportet la chose portec.
Les Romains, 51 partir de Yepoque imperiale, ifemployaient plus, sauf
de rares exceptions, dans leurs editiees, quo l'ordre corinthien. Plus
riche que les autres, se pretant aux grandes dimensions des monuments,
il convenait au goüt et aux programmes romains. Mais, dans les derniers
temps de la decadence, les sculpteurs etaientarrivesiipervertir etrangement
les formes des chapiteaux antiques. Des chapiteaux ionique et corin-
tliien on avait fait un melange que lion est convenu d'appeler le chapi-
teau composite, mais qui, parle fziit, n'estqu'un amalgame assez disgra-
cieux de deux clements destines a rester separesDejameme les ltomains
avaient introduit dans le chapiteau composite des figures, des victoires
ailees, des aigles; ils avaient charge le tailloir d'ornements, et cherche,
dans cette partie importante de la decoration architectonique, la richesse
plutot que la purete du galbe, si bien comprise parles Grecs. Lorsque
dansles Gaules, sous les rois merovingiens, on voulut elever de nouveaux
edifices sur les ruines qui couvraient le sol, les materiaux ne manquaient
pas; la sculpture elait un art perdu; on employa donc tous les anciens
fragments que l'on put recueillir, dans la construction des bätisses nou-
velles. Des colonnes et des chapiteaux dillerents de dia metre et de hauteur