L CHAPELLE ] 1:66
ces provinces, les bas cotes des eglises ont a peu pres la hauteur du vais-
seau principal (voy. ARCHITECTURE RELIGIEUSE, CATHEDRALE), afin de contre-
buter la poussee des voutes centrales; quoique ce mode eüt Finconvenient
d'empocher d'ouvrir des jours au-dessus des collateraux sous les voütes
hautes, il avait l'avantage d'eviter la construction des arcs-boutants, et
de donner des bas cotes fort eleves contre lesquels on pouvait adosser des
chapelles d'une bonne dimension comme diametre et hauteur, sans que
leur couverture vint depasser le niveau des corniches de ces collateraux.
La chapelle etait alors une ahsidiole semi-circulaire accolee a un mur
eleve; elle etait un appendice a Yedilice, un edicule independant pour
ainsi dire, ayant son ordonnance particuliere.
L'exemple pris sur le plus beau monument de ce genre "qu'il y ait en
Saintonge, et quenous donnons (fig. 33), expliquera nettement ce qu'est la
chapelle absidale dans les eglises romanes de l'0uest. A Saintes, il existe
une charmante eglise du xnesiecle, Saint-Eutrope, qui possede une vaste
crypte, ou plutot une eglise basse, a rez-de-chatissee, sous le chceur.
Uabside de cette eglise est llanquee de trois chapelles dont nous reprodui-
sons l'aspect exterieur. (les chapelles regnent dans la crypte comme au
niveau du choeur, ainsi que le fait voir notre gravure ; leurs fenetres ne
sont pas de la meme dimension que celles du eollateral; elles sont plus
petites. Les chapelles de Saint-Eutrope de Saintes sont donc, comme
nous le disions, un petit edifice accole a un autre plus grand. Si ce parti
peut etre adopte dans l'architecture romane de l'Ouest, dont Yechelle n'est
pas soumise a des proportions fixes, qui ne tient pas compte de l'unite
dans ses dispositions architectoniques, il n'aurait pu etre admis par les
architectes des provinces du Nord a la lin du X118 siecle, alors que l'archi-
tecture ne se permettait plus ces desaccords d'echelle, et que l'on revenait
a des loisimperieuses d'unite. D'ailleurs on n'avaitpas, dans le Nord, cette
ressource des collateraux eleves ; il fallait les tenir assez bas pour pouvoir
eclairer largement le vaisseau central au-dessus de leur couverture. Force
fut donc, lorsqu'on voulut, aI1 commencement du XIIIE sieele, ouvrir des
chapelles alätbside des eglises, de leur donner la hauteur des bas cotes et
de les couvrir sans trop de difticultes, sans gener Pecoulement des eaux
et sans nuire a l'ordonnance generale. On proceda timidement d'abord. A
Bourges, par exemple, les chapelles absidales ne formerent que des demi-
tourelles attachees au bas cote, couvertes par des terrassons coniques de
dalles 1. A Chartres, les chapelles absidales ne furent guere aussi que des
niches couronnees par des pavillons dalles. C'est en Champagne que les
chapelles ahsidales paraissent prendre, des la lin du XIle siecle, un deve-
loppement considerable. Le choeur de Peglise Saint-Remi de lleims est
contemporain de celui de la cathedrale de Paris, dest-a-dire qu'il dut etre
cleve vers 1'180; il y a meme entre ces deux edilices une tres-grande
l Plus tard, ces couvertures furent remplacdes
ülcxücs, qui uc sont pas d'un heureux ulfct.
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