1123
CHAPELLE
suflit pour empeclier la braise de calciner l'extrados ales voütes, surtout
si la chape est de platre. Nous avons vu aussi des chapes de voütes faites
de ciment de brique dans les edifices du Languedoc. La chape a cet avan-
tage encore de garantir les voütes des filtrations (Veau laluviale, lorsque
les couvertures sont en mauvais etat ou lorsqu'on l'ait des reparations aux
toitures. Sur les voütes ogivales, les chapes sont faites avec soin; elles
ctaient surtout clestinees a les garantir pendant le laps de temps qui s'e-
coulait entre leur alehevelnent et le montage des charpentes. A cet effet,
dans les reins des voütes, sont menagees des cuillers de pierre avec gar-
gouille exterieure , qui ne servaient que pendant cet intervalle de temps et
dans le cas de degradations a la couverturel. (Voy. GARGOUILLE , VOUTE.)
CHAPELLE, s. f. a Dans plusieurs endroits on appelle pretres n, dit
t1 uillaiune Durand 2 , a cliapelains (eapcllahi) , carde toute antiquiteles rois
a de France, lorsqu'ils allaient en guerre, portaient avec eux la chape
(l (eapam) du bienheureux saint Martin, que l'on gardait sous une tente,
(f qui, de cette chape, fut appelee chapelle (ä capa, eapella). Et les clercs
((11 la garde desquels etait coutiee cette chapelle reeurent le nom de
H chapelains (capellani, ä, eapella); et, par une consequence necessaire,
(l ce nom se repaudit, dans certains pays, d'eux a tous les pretres. ll y
(i en a meme quidiscnt que dans toute antiquite, dans les expeditions mili-
u taires, on faisait dans le camp de petites maisons de peaux de chevrc
(f qu'on couvrait d'un toit, et dans lesquelles on celebrait la messe, et que
a de 1a a ete tire le nom de chapelle (d, caprarzzvn pelllbus, capelle). n
La premiere de ces deux etymologies est etablie sur un lait. La petite
cape que saint "Martin revetit apres avoir donne sa tunique a un pauvre
ctait religieusement conservee dans l'oratoire de nos premiers rois, d'on
cet oratoire prit le nom de capelle. Uoratoire, depuis lors appele chapelle,
se trouvait compris dans l'enceinte du palais royal 3. Le nom de chapelle
fut, par extension, donne aux petites eglises qui ne contenaient ni fonts
baptismaux ni cimetieresi; aux oratoires dans lesquels on renfermait
les tresors des eglises, des monasteres, des chateaux ou des villes f; les
chartes, les archives 6, des reliques considerables; puis aux succursales
1 Ces gargouilles existent encore 51 la sainte Chapelle du Palais, sous les pignons des
fcnütres, et {i Amiens: dans ce (lCPlIlGl' edilice, ce sont des baies assez grandes pour
qu'un honnnc puisse y passer; ces baies correspondent aux gargouilles qui ilcssewent les
uluineaux 41 Farriviie des urcs-boulants.
2 Rational, liv. lI, chap. x, S8.
3 u Capelle, postmodüln zippellata ludcs ipsu. in quo. asservata est capa, se", capelln
a S. llIa-rtinzyintra Pulatii ambitum inzudilicata : in quam etiam przecipua sunctorum
a uliorum leitlmvz illuta, unde ob ejusmodi reliqniarum reverexltialn wdicula! istoe sancta:
u capellzv vulgo uppcllantur. n (Du Cange, Glass.)
4 IbicL, Joaun. de Janun. 5 Ibid.
6 a Gancellaria: itü. vero dicta quod in capelln principis, seu oratorio artihivum,
Kdiplomnta et regni IHOHIIIHCHÜI olim, ut hodie, nsservarcntur. ln Francia enim