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CHAIRE
tement a Fechelle de ce petit monument, riche sans etre chargee. Il est
difficile de rencontrer une composition a la fois plus simple et mieux
decorce 1. Des coussins epais etaient naturellement poses sur la tablette
de ces meubles.
a Au fond du sanctuaire de la cathedrale de Reims, dit M. Didron dans
ses flnnales arclzäologiques 2, derriere le maitre autel, on voyait, avant 1793,
un siege de pierre, haut de 1'270 et large de 0'270. C'est laqifon introni-
saitles nouveaux archeveques. Ce monument de Reims s'appelait la chaire
de saint Itigobertm. Dans cette chaire, on placait, pendant la vacance
du siege archiepiscopal, la crosse la plus ancienne de tout le tresor de la
cathedrale. Par la, saint Nicaise, saintRemi, saint Rigobert ou memc Hinc-
mar, auquel cette crosse pouvait avoir appartenu, elaient censes gou-
verner le diocese en attendant la nomination d'un nouvel archeveque. n
On suspendaitau-dessus de la chaire episcopale un dais d'etoffe; mais
plus tard, pendant les XIVe et xv" siecles, ces dais entrerent dans la compo-
sition memc du monument, ils furent comme eux de pierre ou de bois.
ll existe encore, dans Feglise Saint-Seurin ou Saint-Severin de Bordeaux,
une chaire episcopale de pierre de la fin du xive siecle, ainsi completee
d'une facon magnifique (fig. 3). Au centre du dais, surle devant, entre les
deux gables, est sculptee une mitre d'eveque soutenue par deux anges. Le
siegc et les accoudoirs sont delicatement ajoures. Les quatre pieds-droits
qui supportent le dais etaient autrefois decores de statuettes, aujourd'hui
detruites. Deux autres figures devaient etre placees egaleinent sur deux
consoles incrustees dans la muraille, sous le dais, au-dessus du dossier.
Cette chaire est aujourd'hui deplacee; elle etait autrefois lixee au fond
du sanctuaire, suivant l'usage.
En Normandie, en Bretagne, et plus frequemment en Angleterre, on
voit, dans les sanctuaires des eglises (lep0l1PYl16S de bas cotes, des sieges
menages dans Fepaisseur de la muraille, a la gauche de l'autel, et formant
une arcature renfoncee, sous laquelle s'asse_yaient Fofficiant et ses deux
acolytes. Ces chaires demeure sont quelquefois de hauteurs differentes,
comme pour indiquer l'ordre hierarchique dans lequel on devait s'asseoir.
Le Glossaire tfarclzzifecture de M. Parker, d'Oxford, en donne un assez
grand nombre d'exemples, depuis lfepoque romane jusqu'au XVIB siecle.
Nous renvoyons nos lecteurs a cet excellent ouvrage. En France, ces sortes
de sieges sont fort rares, et il est probable que, des une cpoque assez
reculee, on les fit dc bois, ou tout au moins independants de la construc-
tion, comme celui que nous donnons (fig. 3). Ces chaires, ou formes
anglaises, se combinent ordinairement avec la piscine; dans ce cas, il y a
quatre arcatures au lieu de trois, la piscine etant sous la travee la plus
Papprochee de l'autel.
Mais a la fin du xv" siecle on etablit de preference les chaires episcopales,
les troncs, a la tete des stalles du choeur, a la gauche del'autel (voy. STALLE).
l Voyez, dans les Annales rzrclzällL,
2 Tome 11, p. 175.
une gravure dn cette belle chaire.
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