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Uautel des reliques de la eathetlrale d'Arras dispose au chevet de cette
Oglise, et qui est reproduit dans les Annales arel1äologiqzzw.s de M. Didron,
d'apres un tableau conserve dans la sacristie, presen tait une disposition
analogue a celle de l'autel du chevet de Notre-Dame de Paris, si ce n'est
que le reliqnaire estsuspendu au-dessus de l'autel, scelle aux deux piles
extremes de l'abside, et qu'on y monte par un petit escalier de bois pose
il la droite de cet autel 1.
L'usage de poser des parements 2 devant les autels, bien qu'ancien, ne
fut pas adopte uniformement en Ifrance. Cela explique pourquoi, a par-
tir du X118 siecle, quelques tables d'autels anciens sont portees sur des
massifs bruts, tandis que d'autres sont soutenues par des eolonnettes
riches de sculptures, des areatures, des plaques de pierre ou de marbre
illcrustees ou sculptees. Le sieur de Mauleon observe 3 u que dans les cha-
pelles de Teglise cathedrzile d'Angers, les autels (selon l'ancien usage que
HOus avons conserve le vendredi saint, et, il n'y a pas encore longtemps,
1e samedi saint aussi) sont a nu, et ne sont couverts de quoi que ce soit;
de sorte que ce n'est qu'un moment avant que d'y dire la messe qu'on
y met les: nappes, qui debordent comme celle qu'on met sur une table
ou l'on dine ; et il n'y a point de parement. n La forme la plus habituelle
de l'autel, pendant le moyen fige, qu'il soit ou non revetu de parements,
est celle d'une table on d'un colfre.
Il est certain que les beaux autels des chapelles de Feglise abbatiale de
Saint-Denis en France, dont nous donnerons plus loin les dessins, et tant
d'autres, portes sur des colonnes ou presentant des faces richement deco-
rees de sculptures, de peintures et d'applications, ifetaient pas destines it
recevoir des parements ; tandis quetres-anciennemexit dcja certainsautels
en etaient garnis. Ifautel majeur de la (zathedrale de Reims avaitun pare-
ment en partie d'or lin, en partie de vermeil, donne par les archeveciues
Ilinemar et Samson des Pros. Ijautel des reliques de Feglise de Saint-Denis
etait egalement revetu sur la face d'un parement d'or enrichi de pierres
precieuses qui avait ete donne par Suger. Mais le plus souvent les pare-
ments etaient (Yetoifes precieuses, pour les devants d'autel comme pour
les retables. Guillaume Durand-l n'admet pour lesvetements ecelesiastiques
que quatre couleurs principales: le blanc, le rouge, le noir et le vert; il
ajoute, il est vrai, que l'emploi de ces quatre couleurs n'est pas absolu-
ment rigoureux, Pecarlate peut, selon lui, etre substitue au rouge, le violet
au noir, la couleur lfjysse au blanc, et le safran au vert. ll est probable que
les parements des autels etaient soumis, comme les vetements ecclesias-
1 Annales archäoL, t. Vlll. Nous ne pouvons mieux faire que de renvoyer nos lecteurs
ü. la gravure donnec par MM. Lnssus et Galucberel.
2 On entend par panvzmelzi un rexetument mobile que l'on [Jlnce devant et sur les
cütes des autels ou retables, et que l'on change suixunl les fätes ou les epoques de Fannee.
(Vey. le Dieliouuaire du nlubzlier, nu mot PAHEMENT.)
3 Palgc T9.
4 Iialiunule, lib. ll, UÜP-