AUTEL
la cathetlralem J.-B.Thiers1 demontre elairementque l'usage d'entourer
les autels de voiles, encore ronservti de son temps dans quelques eglises,
ctait general dans les premiers siecles du Cl1ristianisme.N0uS donnons ici
la copie de l'ancien maitre autel dela cathedrale d'Arras (llg. 8),repr(fsente
sur un tableau du xvre sieele CCHISOPVÜ dans la sacristie de cette eglist: ÄGet
autel datait certainement du xmcsiecle, saufpeut-etre la partie superieure
de la suspension, la croix, qui parait appartenir au "xve. (Jecharmant mo-
nument etait construit partie en marbre blanc, partie en argent naturel
ou dore. La pile posterieure derriere le retable etait de marbre rehausse
de quelques dorures; elle portait une petite statue de la Vierge sous un dais
couronne d'un cruciiiement d'argent, avec saint Jean et la Vierge; trois
anges recoivent le precieux sangde Notre-Seigneur dans de petites coupes.
Derriere le dais de la Vierge etait un ange de vermeil sonnant de l'olil'ant.
Une crosse de vermeil a laquelle s'attachent un ange aux ailes deployees
soutenait le saint ciboire suspendu par une petite chaine. Sur le retable
etaient poses des reliquaires. Six colonnes d'argent etde vermeil portaient
six anges entre les mains desquels On distingue les instruments de la
passion.Dans le tableau de la sacristie d'Arras, l'autel ainsi que le retable
sont couverts de parements semes de {leurs de lis. Nous ne savons pas
comment etait deoore le retable sous le parement; quanta l'autel, il
presentait une disposition tres-remarqualale, disposition que nous repro-
duisons dans la gravure (fig. 8), d'apres un dessin de feu Garnereyff.
Le maitre autel de la cathedrale de Paris, qui est represente dans une
gravure de 1662 4, est dispose comme celui de la cathedrale cFArras. Quatre
anges tenant les instruments de la passion sont poses sur quatre colonnes
de cuivre portant les tringles sur lesquelles glissent les courtines. A Notre-
Dame de Paris, l'autel etait fort simple, revetu d'un parement, ainsi que le
retable ;__derriere l'autel {elevait le grand reliquaire contenant la chasse
de saint Marcel. a Premierement, dit le P. Dubreulä, derriere et au haut
a du grand autel, sur une large table de cuivre, soutenue de quatre gros
a et fort haults piliers de memc estoffe, est posee la chasse de saint Marcel,
a neulieme evesque de Paris, laquelle est (l'argent dore, enrichie d'une
ainfinite de grosses perles et pierres precieuses.... Plus hault d'icelle,
a est une fort grande croix, dont le crucifix est d'argent dore. a
A cäte de ce reliquaire ctait un autre autel : a Au cote droit, poursuit
uDtibreul, sur l'autel de la Trinite, diet des Ardents, est la chasse de
1 Dissert. eccläs. sur le? princzprlum auicls des dglzkes, chap. XIV.
2 Voyez Annales arclzdologiques; t. IX, p. 1, l'article de M, Lassus cl les notes de
M. Didron, ainsi que la gravure cxdcutäc sur un calque de ce tableau.
3 Nous devons la conservation de ce dessin 51 M. Lassus, qui, du vivant de M. Gar-
nerey, en avait fait un calque. Ce dessin est reproduit dans les Annales arclzäologiquos,
t. IX.
4 [Enfräe triomphante de Leurs Jllnjestäs Louis XIV et Marz'e-Thr5r1?se flans la 111719
de Paris. Paris, 1662, in-f".
5 Tlzäfitre (les (uztzy. de Paris, par R. P. F. Jacques Duhreul. Paris, 1612, p. 36.