Volltext: [Arts-Chapiteau] (T. 2)

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LATHEDRALE 
nient, que deja, vers le milieu de ce siecle, on sent qu'il etotiffera l'imagi- 
nation de l'artiste; il se reduit souvent a des formules qui tiennent plus 
de la science que de l'inspiration; il tend a devenir banal. Des tatonne- 
ments, il tombe presque sans transition dans la rigueur mathematique. 
Le moment pendant lequel on peut le saisir est compris entre des essais 
dans lesquels on sent une surabondance de force et d'imagination, et un 
formulaire toujours logique, mais souvent sec et froid. Cela tient non 
pas seulement aux arts de cette epoque, mais a l'esprit de notre pays, 
qui tombe sans cesse des exces de l'imagination dans Yexces de la ine- 
thode, de la regle; qui, apres s'etre passionne pour les formes exterieures 
de l'art, se passionne pour un principe abstrait; qui, pour tout dire en 
un mot, ne sait se maintenir dans le juste milieu en toutes choses. 
Ün nous a repete bien des fois que nous etions latins: par la langue, 
nous en tombons d'accord; par l'esprit, nous penchons plutot vers les 
Atheniens. Comme euv, une fois au pied de Yechelle, nous arrivons 
promptement au sommet, non pour nous y tenir, mais pour en descendre, 
Si nous passons en revue l'histoire des arts de tous les peuples (qui ont 
eu des arts), nous ne trouverons nulle part, si ce n'est a Athenes et dans 
le coin de l'0ccident que nous occupons, ce besoin incessant de faire 
pencher les plateaux de la balance tantot d'un cote, tantot de l'autre, 
sans jamais les maintenir en equilibre. 
Ce qu'on a toujours paru redouter le plus en France, c'est Fimmobilite; 
au besoin de mouvement, on a sacrifie de tout temps, chez nous, le vrai 
et le bien, lorsque par hasard on y etait arrive. Et pour ne pas sortir des 
questions d'art, nous avons toujours fait succeder a une periode d'inven- 
tion, de recherches, de developpement de l'imagination, (lefpoesie, si l'on 
veut, une periode de raisonnement; aux egarements de la fantaisie et de 
la liberte, la regle absolue. De l'architecture si variee et si pleine d'in- 
vention du commencement du X1110 siecle, de cette voie si large qui per- 
mettait a l'esprit d'arriver a toutes les applications de l'art, on se jette 
tout a coup dans la science pure, dans une suite de deductions impe- 
rieuses qui font passer cet art des mains des artistes inspires aux mains 
des appareilleurs. Des abus de ce principe naissent les architectes de la 
renaissance : ceux-ci laissent pleine carriere a leur imagination; la fan- 
taisie regne en maitresse absolue. Mais hientot, s'appuyant sur une inter- 
pretation judaique des lois de l'architecture antique, on veut etre plus 
Romain que les Romains; on circonscrit l'art de l'architecture dans la 
connaissance des ordres, soumis a des regles imperieuses que les anciens 
surent liberalement appliquerl. Cependant les exces en France sont 
presque toujours couverts d'un vernis, d'une sorte d'enveloppe qui les 
 1 Dans le temps cil l'on croyait trcS-särieusement faire en France de l'architecture 
romaine, on portait des perruques colossales cf des souliers il talons, des canons 
couverts de rubans, des aiguillettes et des baudriers larges de six pouces : nous n'y 
ioyons pas de mal. Mais on nous dit, trcs-scärieusement aussi, lorsque nous croyons
	        
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