325
CATHEDRALE
alin de ne pas interrompre! le culte. En 1223, Fevtäque Evrard mourut ;
les fondations etaient achevees sous la nef, et probablement le pignon
du transsept sud etait eleve de quelques metres an-dessus du sol. Sous
Fepiscopat du successeur de Veveque Evrard, Geoifroy d'Eu, nous voyons
deja les travaux confies a un second architecte, Thomas de Cormont.
Robert de Luzarches n'avait pu que laisser les plans de Pedilitre qu'il avait
l'onde.Le second maitre de l'oeuvre eleva les constructions delanef jusqifa
la naissance des grandes voütes; nous zirrivons alors a Yannee 1228. Son
lils, Renaud de Gormont, continua Fmuvre et passe pour l'avoir achevee
en 1288, ce qui n'est guere admissible, si nous observons les (lilferenees
profondes de style qui existent entre le rez-de-chaussee et les parties
hautes du choeur. En 1237, Feveque Geotfro5f mourut; son successeur
Arnoult termina les voütes de la nef et fit elever sur lapartie centrale de
la croisee une tour de pierre surmontee d'une fleche de bois et plomb. Ce
fut probablement aussi cet eveque qui fit elever les chapelles du choeur
En 12Li0, Yeveque Arnoult avait pousse les travaux avec une telle activite,
que les fonds etaient epuises; il fallut suspendre les constructions et
amasser de nouvelles sommes. En 1258, un incendie consuma les char-
pentes des chapelles de l'abside ; on voitparfaitement, encore aujourd'hui,
les traces de ce sinistre au-dessus des voütes de ces chapelles. Ce desastre
dut contribuer encore a ralentirfachevement du chceur. Il est certain
que le triforium de l'abside, et par consequent toute Foxuvre haute,
ne fut commence qifapres cet incendie: car, sur les pierres calcinees
en 1258, sont posees les premieres assises parfaitement pures de ce
triforium. Les successeurs d'Arnoult, Gerard ou Evrard de Couchy et
Aleaume de Neuilly, ne purent que reunir les fonds necessaires a la
continuation des travaux. A Amiens, comme partout ailleurs, les popu-
lations montraient moins d'empressement a voir terminer le monument
de la cite; on mit un temps assez long a recueillir les dons necessaires
ä Pac-hevement du choeur, et ces dons ne furent pas assez abondants
pour permettre de deployer dans cette construction la grandeur et le luxe
qu'on trouve dans la nef et les chapelles absidales. En 1269, cet eveque
faisait placer les vierrieres des fenetres hautes du chcrfurü, et son suc-
cesseur, Guillaume de Macon, en 1288, mit la main aux voütes et parties
superieures du chevet. En construisant la nef, de 1220 a 1'228, on
flvait voulu clore, avant tout, le vaisseau, et l'on ne s'etait pas preoc-
cupe de la facade laissee en (lwflülläiltällf. La porte centrale seule avait
1 u Le uecrologe du chapitre. en In fondation de Tobit de cet cvesque le faicl
u origeuaire de la ville d'Amiei1S, fort debounaire et de grande estudc, et croyrois que
(1 c'est luy qui gisl en marbre noir, tout au plus haut, s'il faut ainsi dire, de Feglise,
K YiS-ü-ifis de la chapelle paroissiale (la chapelle de la Vierge dans l'axe), justement der-
u riere le chmur, en memoii-e qu'il acheva la summite (l'icelle..... n (Adrieu de la Mor-
liüre, chanoine, Antiquile: de la ville 1l'Amz'ens, 1627.)
2 Uiiiscriptioll qui constate ce fait existe encore sur la verriere haute situee dans Pave
du