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Si nous comparons ce plan avec ceux de Notre-Dame de Paris, des
eathedrales de Bourges, de Noyon, de Laon et de Cbztrtres, nous serons
frappes de liepaissetir proportionnelle des constructions formant le peri-
metre de Fedifiee. C'est que Itobert de Coucy appartenait a une ccole de
Constructeurs robustes, que cette ecole s'etait elevee dans un pays ou la
pierre est abondante; c'est, bien plus encore, que Robert avait coneu un
edifice devant atteindre des dimensions colossales. La batisse avait E1 peine
atteint la hauteur des basses nefs, que l'on dut renoncera executer dans
tous leurs developpemcnts les projets de Robert; qu'ilf'allut faire certains
sacrilices, probablement a cause de l'insuffisance reconnue des ressources
futures. Le plan du premier etage de la cathedrale- de RCllTlS est loin de
repondre a la puissance des soubassements. Cependant il est certain que
l'on suivit, autant que possible, en diminuant le volume des points d'ap-
pui, les projets primitifs; et il faut une attention particuliere, et surtout
la connaissance des constructions de cette epoque, pour reconnaitre ces
changements apportes aux plans de Robert de Coucy. Nous essayerons
lüutefois de les rendre saisissables pourtout le monde, car ce fait ne laisse
pas d'avoir une grande importance pour l'histoire de nos cathedrales,
d'autant plus qu'il se reproduit partout 51 cette epoque.
Voici d'abord (fig. llu)u1l1e coupe transversale de la nefde la catheilrale
de Reims. Il est facile de reconnaitreque les contre-forts, dans la hauteur
1111 collateral, ont tinepilissance, une saillie que ne motive pas la legcrete
(16121 partie superieure recevant les arcs-boutants; on sera plus frappe
encore de la difference de force qu'il y a entre les parties inferieures et
Sllpcrieilres de ces contre-forts, en examinant la vue perspective exterieure
d'un contre-fort de la nef (fig. 15). Dansla construction des deux pignons
des transsepts, la difference entre le rez-de-chaussee et les otages supe-
Heurs est encore plus marquee. Robert de Couey avait probablement
projete, sur ce point, des tours dont il fallut reduire la hauteur par des
raisons d'economie. Une observation de detailvient appuyer la conjecture
(PUHG modification dans les projets. Le larmier du couronnement des
corniches qui passent au niveau des bas cotes devant les contre-forts des
i-Pilllssepts et du choeur est muni de petits repos horizontaux, espaces les
uns des autres de 0112110 2101-350, qui forment comme des creneaux, et
que Villard de Honnecourt, contemporain et ami de Robert de Coucy,
appelle, dans ses curieuses-notes, des crfitiaus reserves surla pente des lar-
rniers pour permettre aux ouvriers de circuler autour des contre-forts
51 Yexterieur (fig. 16). Cela est fort ingenieux et bien entendu, puisque la
Pente des larmiers ne permettrait pas, sans ce secours, de passer devant
les parements: des contre-forts a toutes hauteurs. Or, ces cretiaus dont
Päfle Villard n'existent que sur les larmiers couronnant le rez-de-
ehaussee. Robert de Coucyeüt cependant, s'il eütcontinuefoeuvre, reserve
it plus forte raison des passages semblables dans les parties elevees de Pedi-
ÜCG; maisles parements qui se dressent au-dessus de ceslarmiers a cretiaus,
au lieu dülffleurerbarete superieuredtilit du larmier, ainsique l'indique