BA STIDE
168
a construction. Quand ils avaient atteint la hauteur d'un nouvel etage,
a ils faisaient un nouveau plancher avec des solives dont les portees
a etaient toujours masquees par la maconneric exterieure; et de la ils
a continuaient a soulever le comble avec ses nal.tes. C'est ainsi que, SZIHS
(r courir de dangers, sans sexposera aucune blessure, ils eleverent suc-
a cessivcment six etagcs. On laissa des ineurtrieres aux endroits conve-
a nables pour y placer des machines de guerre.
a Lorsqu'ils furent assures que de cette tour ils pouvaient defendre
"a les ouvrages qui en etaient voisins, ils commencerent a construire un
a rat (nzzesculus) 1 long de soixante pieds, avec des poutres de deux pieds
a d'equarrissagc, qui du rcz-de-chaussee de la tour les conduirait a celle
a des ennemis etaux murailles. On posa d'abord surle sol deux sablieres
a d'egale longueur, distantes l'une de l'autre de quatre pieds; on assem-
a bla dans des mortaises faites dans ces poutres despoteaux de cinq pieds
u de hauteur. On reunitces poteauxpar des traverses en forme defrontons
(r peu aigus pour y placer les pannes destinecs asoutenir la couverture du
f: rat. Par-dessus on posa des chevrons de deux pieds düäquarrissage,
a relies avec des chevilles et des bandes de fer. Sur ces chevrons on cloua
a des lattes de quatre doigts dequaifrissage, pour soutenir les briques
a formant couverture. Cette charpente ainsi ordonnee, et les sablieres
a portant sur des traverses, le tout fut recouvert de briques et d'argile
a detrempee, pour n'avoir point a craindre le feu qui serait lance des
a murailles. Sur ces briques on etendit des cuirs, afin dteviter que l'eau
a dirigee dans des canaux par les assieges ne vint a detremper l'argile;
c: pour que les cuirs ne pussent etre alteres par le feu ou les pierres, on
a les eouvrit de matelas de laine. Tout cet ouvrage se lit au pied de la
a tour, a l'abri des mantelets, et tout a coup, lorsque les lllarseillais s'y
a attendaient le moins, ä l'aide de rouleaux usitcs dans la marine, le rat
a fut pousse contre la tour de la ville, de maniere ajoindre son pied.
u Les assieges, effrayes de cette manoeuvre rapide, fontavancer, a force
(r de leviers, les plus grosses pierres cpfils peuvent trouver, et les preei-
a pitent du haut de la muraille sur le rat. Mais la charpenteresiste par sa
a solidite, et tout ce qui est jete sur le comble est ecarte par ses pentes.
a A cette vue, les assieges changent de dessein, mettent le feu a des
(r tonneaux remplis de poix et de goudron, et lesjettentduhaut tiüSpilfil-
a pets. Ces tonneaux roulent, tombent a terre de chaque cote du rat et
e sont eloignes avec des perches et dcsfourches. Cependant nos soldats, a
a couvert sous le rat, ebranlent avec des leviers les pierres des fondations
a de la lour des ennemis. D'ailleurs le rat est defendu par les traits lances
a du haut de notre tour de brique : les assieges sont ecartes des parapets
a de leurs tours et de leurs courtines; on ne leur laisse pas le temps de
: (r Musculus, inquit,
quasi nzurus-czelzes. n
1 lsidorus, libro dnodevigesimo Etymologiarzam, capite D0 arfcte
a canicule sinzz'lz'a' sit, quu nzzzrwv pcrfozliluv- : ex quo ef uppellrzlzzr,
(Godesc. Stcwea, Comm. m1 lib)". lV Veget, 11192.)