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veritable bastide, est d'une grande importance; nous donnons ici la tra-
duction du passage des llläfnoires de Cefsar qui le (lecrit, en essayant de
la rendre aussi claire que possible :
Les legionnaires qui dirigeaient la droite des travauxjtigerent qu'une
tour de brique elevee au pied de la muraille (de la ville) pourrait leur
ctre d'un grand secours contre les frequentes sorties des ennemis, s'ils
parvenaient a en faire une bastille ou un reduit. Celle qu'ils avaient
faite d'abord etait petite, basse; elle leur servait cependant de retraite.
Ils s'y (lefendaient contre des forces superieures, on en sortaient pour
repousser et poursuivre l'ennemi. Cet ouvrage avait trente pieds sur
a chaque cote, et Pepaisseur des murs etait de cinq pieds; on reconnut
bientot (car Fexperience est un grand maitre) qu'on pourrait, au moyen
de quelques combinaisons, tirer un grand parti de cette construction,
si on lui donnait Pelevation d'une tour.
u Lorsque la bastille eut etc elevee a la hauteur d'un otage, ils (les
u Romains) placerent un plancher compose (le solives dont les extremites
etaient masquees par le parement exlerieur dela maqonnerie, afin que
le feu lance par les ennemis ne put s'attacher a aucune partie saillante
de la charpente. Äu-dessus de ce plancher ils sureleverentles murailles
de brique autant que le permirent les parapets et les mantelets sous
lesquels ils etaient a couvert; alors, a peu de distance de la crele des
murs, ils poserent deux poutres en diagonale pour y placer le plancher
destine a devenir le comble de la tour. Sur ces deux poutres, ils assem-
blerent des solives transversales comme une enrayure, et dont les
extremites depassaient un peu le parement exterieur de la tour, pour
pouvoir suspendre en dehors des gardes destinees a garantir les ouvriers
Occupesa la construction du mur. Ils couvrirentce plancher de briques
et d'argile pour qu'il fut a Pepreuve du leu, et etendirent dessus des
couvertures grossieres, de peur que le comble ne fut brise par les pro-
Ujectiles lances par les machines, ou que les pierres envoyecs par des
catapultes ne pussent briser les briques. Ils faconnerent CUSUILC trois
nattes avec des cables servant aux ancres des vaisseaux, de la longueur
de chacun des cotes de la tour et de la hauteur de quatre pieds, et les
attacherent aux extrcmitcs exterieures des solives (du comble), le long
(f des murs, sur les trois cotes battus par les ennemis. Les soldats avaient
souvent eprouve, en d'autres circonstances, que cette sorte de garde
etait la seule qui offrit un obstacle impenetralale aux traits etaux projec-
tiles lances par les machines. Une partie de la touretant achevee et mise
a l'abri de toute insulte, ils transporterent les mantelets dontils s'etaient
servis sur d'autres points des ouvrages d'attaque. Alors s'etayant sur
K le premier plancher, ils commenceront a soulever le toit entier, tout
d'une piece, et Fenlevercnta une hauteur suffisante pour que les nattes
(K de cables pussent encore masquer les travailleurs. Caches derriere cette
garde, ils construisaient les murs en brique, puis elevaient encore le
toit, et se donnaient ainsi l'espace necessaire pour monter peuapeuletir