ARGENT
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joints. Les deux colonnes si delicates qui supportaient la tourelle de
Yhotel de la Tremoille a Paris, dont les restes sont deposes a YEeole
des beaux-arts, etaient calees avec des ardoises qui couvraient 1a surface
"de leurs lits.
Nous avons vu, dans les contrees ou le schiste est commun, les ardoises
employees en grands morceaux, soit pour servir de paliers aux escaliers.
soit en guise de pannes sous les combles, pour porter les chevrons, ou (le
poteaux de hangars, soit comme clotures de jardins en grandes lames
fichees en terre, soit encore comme pierres tombales, particulierement
pendant les xve et XVIÜ siecles. L'usage de peindre les ardoises ne peut
etre douteux, bien que nous n'ayons pu trouver d'ardoises peintes ou do-
rees anterieures au Xvif siecle; mais dans les habitations du xve siecle,
on rencontre parfois des ecussons d'ardoise clones sur les pans de bois,
et il est a presumer qu'ils etaient destines a recevoir les couleurs et les
metaux des armes des proprietaires.
Voy. CHARPENTE, ÜONSTRUCTION, VOUTE, TRAIT.
ARfETIER, s. m. Piece de charpente inclinee quiforme Peneoignure d'un
comble, vient s'assembler ä sa partie inferieure aux extremites de l'en-
rayure, a son sommet dans le poineon, et sur laquelle s'assemblent les
empanons (voy. CHARPENTE). Les plombiers nomment aussi aräticr lalame
de plomb qui, maintenue par des pattes, et ornee quelquefois d'un bou-
din, de crochets et d'ornements saillants, sert ii couvrir les angles dlun
comble en pavillon ou d'une lleche (voy. FLECIIE, PLOMBERIE). Autrefois,
et dans quelques provinces du Nord, les charpentiers et les Couvreurs
disaient et disent encore : erestier.
ARIäTIERE, s. f. Tuile dont la forme epouse et recouvre l'angle des cou-
vertures de terre cuite sur Faretier. Pour les couvertures de tuiles creuses,
les aretieres ne sont que des tuiles plus grandes et plus ouvertes, dans
leur partie large ou inferieure, que les tuiles ordinaires; mais pour les
couvertures de tuiles plates, les aretieres etaient munies de crochets dans
leur eoncavite pour les empecher de glisser les unes sur les autres. Nous
avons vu d'anciennes tuiles aretieres ainsi fabriquees en Bourgogne et
en Champagne. L'usage etait, dans des monuments d'une date fort
ancienne, d'orner le dos des aretieres par un simple bouton qui etait des-
tine de meme a empecher le glissement de ces tuiles (l'angle. Les manu-
scrits des x11", xme et XIV" siecles figurent souvent des aretieres de com-
bles couverts de tuiles deeorees de crochets. En Champagne, en Alsaee,
-il existe encore sur quelques edifices de rares exemples de ces aretieres
ornees. (Voy. TUILE.)
ARGENT, s. m. Ce mätal a rarement ätä employä dans 1a däcoraLiun des,
"ädiüces pendant le moyen äge. La promptitude avec laquelle il passe ä