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otage. Mais lorsque 1e fracas de l'artillerie vint s'ajouter a ses effets mate-
riels, on comprendra combien ces moyens de communication etaient
insuffisants; le canon devait donc faire adopter, dans 1a construction des
fortifications, de larges dispositions, et obliger les armees assiegeantes et
assiegees a renoncer ä. la guerre de detail.
La methode qui consistait a fortifier les places en dehors des vieux murs
avait des inconvenients : Fassiegeant battait a la fois les deux defenses, la
seconde surmontant la premiere; il detruisait ainsi les deux obstacles, ou
au moins, bouleversant le premier, eeretaitle second, ifeduisait ses merlons
en poussicre, demontait a la fois les batteries inferieures et superieures
(voy. la 6A). S'il s'emparant des defcnses anterieures, il pouvait etre
arrete quelque temps parFescarpement de la vieille muraille; mais celle-ci,
etant privee de ses batteries decouvertes, ne presentait plus qu'une de-
fense passive qu'on faisait sauter sans danger et sans etre oblige de se
couvrir. ltflachiavel recommandait-il aussi, de son temps deja, (Yelever en
arriere des vieux murs des villes des remparts fixes avec fosse. Laissant donc
subsister les vieilles murailles comme premier obstacle pour resistera un
coup de main ou pour arreterfennemi quelque temps, renoncant aux bou-
levards cxtcrieurs et ouvrages saillants qui se trouvaient exposes aux feux
convergents des batteries de siege et etaient promptement bouleverses,
on etablit quelquefois en arriere des anciens fronts qui, parleur faiblesse,
devaient etre choisis par l'ennemi comme point d'attaque, des remparts
bastionnes, formant un ouvrageatlemeure, analoguea l'ouvrage provisoire
que nous avons represente dans la fig. 57. C'est d'apres ce principe qu'une
partie de la ville de Metz avait etc fortifiee, apres la levee du siege mis par
Farmee imperiale, vers la fin du xvl" siecle, du cote de 1a porte Sainte-
Barbe (fig. 73 1). Ici les anciens murs A avec leurs lices etaient laisses tels
quels; dcsbatteriesa barbette etaient seulement etablies dans les anciennes
lices B. L'ennemi, faisant une breche dans 1e front GD, qui se trouvait
etre le plus faible puisqu'il n'etztit pas flanque, traversant le fosse et arri-
vant dans 1a place d'armes E, etait battu par les deux demi-bastions FG,
et expose a des feux de face et croises. Du dehors, ce rempart, etant plus
bas que la vieille muraille, se trouvait masque, intact; ses flancs a oril-
lons presentaient une batterie couverte et dccouverte entilant le fosse.
Le merite (les ingenieurs du xvne sieele, et de Vauban surtout, ca ete de
disposer les defenses de facon a fzlire converger sur 1e premier point atta-
que et detruitpar l'ennemi les feux d'un grand nombre de pieces d'artil-
lerie, de changer ainsi au moment de l'assaut les conditions des armees
assiegeanles et assiegecs, de simplifier l'art de la fortification, de laisser
de cote une foule d'ouvrages de detail fort ingenieux sur 1e papier, mais
qui ne sont que genants au moment d'un siegc et content fort cher. C'est
ainsi que peu a peu on donna une plus grande superficie aux bastions;
qu'on supprima les orillons d'un petit diametre, qui, detmits par l'artil-
Topogr. de la Gaule, Bldrian. Topogr. de la France, Bibliuth. nul