ARCHITECTURE
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a les Geuois se rcvoiterent contre le roi de France Louis XII, ils liatirent
a ainsi quelques bastions sur les collines qui les environncnt, et la prise
u de ces bastions qui furent emportes en quelques jours entralua la perte
u de la ville meme. Quant a ma seconde proposition, je soutiens qu'il n'y
a a pas de plus grand danger pour une forteresse que d'avoir (les arriere-
u fortifications, oü les troupes puissent se retirer en cas d'or-lice ; car
a lorsque le soldat sait qu'il a une retraite assuree quandil aura abandonne
u le premier poste, il l'abandonne en effet, et faitperdrc ainsi 1a forteresse
a eutiere. Nous en avons un exemple bien recent par la prise de la forte-
a resse de Forli, defentlue parla comtesse Gathcrine, contre GesarBorgia,
a fils du pape Alexandre VI, qui etait venu l'attaquer avec Parmee du roi
a de France. Cette place etait pleine de fortifications ou l'on pouvait
a successivementtrouver une retraite. Il y avait d'abord la citadelle sepa-
a ree de la forteresse par un fosse qu'on passait sur un pont-levis, et cette
a forteresse etait divisec on trois quartiers separes les uns des autres par
a des fosses remplis d'eau et des ponts-lavis. Borgia, ayant battu un de
(c ces quartiers avec son artillerie, fit une broche a la muraille, que ne
a songca point a dcfcndre M. de Casal, commandant de Forli. ll crut
u pouvoir abandonner cette breche pour se retirer dans les autres quar-
(t tiers. Mais Borgia, une fois maitre de cette partie de la forteresse, le
a fut bienlot de la forteresse tout entiere, parce (pfil s'empara des ponts
a qui separaient les differents quartiers. Ainsi fut prise cette place qu'on
a avait cru jusqu'alors inexpugnable, ct qui dut sa perle a deux fautes
a prineipztles de fingenieur qui l'avait construite : i" Il y avait trop mul-
a tiplie les defenses; 2" il n'avait pas laisse chaque quartier maitre de ses
a ponts Ifartillerie m'ait aussi bien change les conditions morales
de la defeusc que les conditions materielles t autant au XIIIÜ siecle il etait
bon de multiplier les obstacles, de batir reduit sur reduit, de morceler les
defenscs, parce qu'il fallait attaquer et defendre pied a pied, en venir a
se prendre corps a corps; autant il etait dangereux, en face des puissants
moyensde destruction de l'artillerie afeu, de couper les communications,
(Peneombrer les (lefenses, car le canon bouleversait ces ouvrages compli-
ques, les rendait inutiles, et en couvrant les defenseurs de leurs debris,
les demoralisait et leur otait les moyens de resister avec ensemble. '
Deja dans la fortification anterieure a l'emploi des bouches a feu on
avait reconnu que Fextreme division des defenscs rendait le commande-
ment diflicile pour un gouverneur de place, et meme pour le capitaine
d'un poste; dans les defenses isolees, telles que les tours, ou donjons ou
portes, on avait senti la nccessite, des les x19 et XIIC siecles, de pratiquer
dans les murs ou a travers les voütes des conduits ou des trappes, sortes
de porte-voix qui permettaient au chef du poste, place au point d'on l'on
pouvait le mieux decouvrir les dehors, de donner des ordres a chaque
Milan
(Euvfff vünzpl. de N. Jlfaclziauellz", ädit. Buchon, 1852. Voyez le chätcau de
67), qux präscnte tous les (Icäfauts signalcis par Machiavel.