1139
ARCHITECTURE
tout ne se protegeaient pas les uns les autres; en effet (Hg. 71), leurs feux
ne pouvaient causer aucun dommage ä une batterie de brechc dressee
en A, qui ne se trouvait battue que par la courtine. On ctziit encore telle-
ment preoccupe de 1a defense rapprochee et de donner 51 chaque partie de
la fortification une force qui lui füt propre (et dctait un reste de l'archi-
tecture militaire fwiodale du moyen äge, ou chaque ouvrage, comme nous
l'avons demontre, se defendait par lui-meme et s'isolait), qu'on regardait
comme necessaires les faces droites CD qui devaient detruire les batte-
ries placees en B; reservant seulement les feux E enfilant 1e fosse pour le
moment ou l'ennemi tentait de passer ce fosse et de livrer l'assaut par une
breche faite en G. Ce dernier vestige des traditionsdu moyen fige ne tarda
pas a s'cffacer,ct des le milieu du xvlesiecle on adopta generalement une
forme de bastions qui donna a la fortification des places une force egalc
ä l'attaque, jusqu'au moment oü l'artillerie de siege acquit une puissance
irresistible.
Il semblerait que lesingenieurs italiens, qui a la fin du XVe siecle etaient
si peu avances dans l'art de la fortification, ainsi que le temoigne Machiavel,
eussent acquis une certaine superiorite sur nous a la suite des guerres
des dernieres annees de ce siecle et du commencement du xvia. De 1525
M530, San Michele fortitia une partie dela ville de Veronc, et dejail avait
donne a ses bastions une forme qui ne fut guere adoptee en France que vers