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a existent; il ajoute que plus elles sont rapprochees l'une de l'autre, plus-
a elles ajoutent a la force d'une place, non pas tant parce qu'elles frappent
a l'ennemi en flanc que parce qu'elles Fatteignent de front... n
Presque toujours ces boulevards ou bastions (car nous pouvons dore-
navant leur donner ce nom 1) ifetaient que des ouvrages de terre avec un-
revetement de bois ou de maeonnerie, ne depassant guere la crete de la
contresearpe du fosse. Lorsque pendant la premiere moitie du XVle siecle
on remplaeales anciennes courtines ettours de maconnerie par des defenscs
nouvelles, tout en leur conservant un commandement eleve sur la cam-
pagne, en donnant aux tours un grand diamelre, ä leurs maqonneries une
tres-forte epaisseur (ainsi que nouslüivonsfait voir dans les llgiif), 50 et 51)
et aux bastions 11ne forte saillie sur les courlines, on se preofreupa : 10 De
proteger leur partie anterieure contre les feux convergents des batteries
ennemies. A cet effet, on ctablit autour des bastions circulaires et a leur base
de fausses braies masquees par la contrescarpe du fosse, et, pour rendre
celles-ci plusfortes, on les flanqua quelquefoislYetait la deja un grand pro-
gres, car les bastions circulaires, comme les tours rondes, etaient faibles si
on les prenait de face, ils dopposaient aux feux convergents d'une batterie
de breche qu'une ou deux pieces de canon. Voiciun exemple de ces fausses
hraies Fassiegeant avait detruit la batte rie etablie
en A, qu'il avait termine ses travaux d'approche, et qu'il debouchait sur
le chemin couvert en B, il lui fallait culbuter les defenseurs de ce chemin
l Voy. BASTILLE, BAsTIoN, BOULEVARD.
2 Dalla Cosmogr. universelle, Sebast. Munstcro, 1558, petit in-folio : La cittzt d'Au-
gusta, p. 676 (Augsbourg). Le bastion que nous donnons ici depenil d'un ouvrage avance
fort important qui protegeait un ancien front de vieilles murailles haties en arriere d'un
large fosse plein d'eau. La courtine G est faiblement flanquee par lc bastion, parce qu'elle
est dominee et cnlilee dans toute sa longueur par les vieilles murailles de la ville,
quant 5. la courtine H, elle se trouvait flnnquäe par la fausse braie et par Vepaulc E du
bastion. Si le bastion pouvait etre difficilement attaque derriere les flancs de la fausse
hraie en D, il etait impossible de l'attaquer du cote de la courtine G, car alors l'assie-
geant se trouvait pris a revers par l'artillerie postee sur les vieux remparts qui comman-
daient le flanc [du bastion. On commcncait des lors a appliquer avec assez de methode
le principe : Les dedans doivent commander les dehors, et Fassnillant devenu maitre
du bastion se trouvait expose aux feux d'un front tres-etcnclu (voy. fig. 68 bis). A est le
front des vieilles murailles remparees; B, un large cours d'eau; C, un chemin couvert
avec barriere, terrasse contre l'ouvrage avance; D, un petit cours (l'eau; E, des traverses;
F, des ponts; G, un rempart traversant le fosse, mais domine, enfile et battu ä revers
par les vieilles Inurailles A de la ville; H, l'ouvrage avance; I, un fPOIIÜ C10 Vieilles
murailles derasecs et remparecs; K, un front rempare : ces deux remparts bas sont
battus de tous cotes par les murailles de la ville; L, des ponts; M, le fosse Plein d'eau;
N, les bastions de terre, charpente et clayonnages, dont l'un est detaille dans la figure 68;
0, les restes de vieilles defenses terrassees; P, les chemins couverts de l'ouvrage avance.
(Voyez le plan de la villc düäugsbourg. Introduction a la Fortzfcation, dediäc a monsei-
gneur le duc de Bourgogne. Paris, 1722, in-fO, ital.)