Volltext: [Abaque-Aronde] (T. 1)

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ARCHITECTURE 
teau de Milan tel qu'il existait au commencement du xvi" sieclel, qui fait 
comprendre le systeme de defense et d'attaque des places du temps de 
Francois I". On remarque ici le melange des defenses anciennes et nou- 
velles, une confusion incroyable de tours, de reduits isoles par des fosses. 
En A, Yarmee assiegeante a etahli des batteries derriere des gabionnades, 
protegees par des bastilles B, sortes de redoutes circulaires de terre tenant 
lieu des places d'armes modernes, mais commandant les ouvrages ante- 
rieurs des assieges. En C, on voit des boulevards, ilanques par des tours 
en avant des portes; en D, des courtines non terrassees, mais eouronnees 
de chemins de ronde. Au rez-de-chaussee sont disposees des batteries 
hlindees dont les embrasures se voient partout en E, tandis que les par- 
ties superieures paraissent uniquement reservees aux arhaletriers, archers 
ou arquebusiers, et sont munies encore de leurs machieoulis. En F, est un 
rempart entourant la partie la plus faible du chateau, dont il est separe 
par un fosse plein d'eau. Ce rempart est appuye a gauche, en G, par un 
ouvrage assez bien flanque, et a droite, en H, par une sorte de reduit ou 
donjon defendu suivant l'ancien systeme. De ces deux ouvrages on com- 
munique au corps de la place par des ponts a bascule. Le chäteau est 
divise en trois parties separees par des fosses et pouvant s'isoler. En avant. 
de la porte qui se trouve sur le premier plan enI et le long de la contres- 
carpe du fosse, est dispose un chemin de ronde avec des traverses pour 
empecher Yassiegeant de prendre le flanc K en echarpe et de le detruire. 
Mais il est aise de comprendre que tous ces ouvrages sont trop petits, ne 
presentent pas des flancs assez etendus, qu'ils peuvent etre bouleverses 
rapidement les uns apres les autres, si Passiegeant possede une artillerie 
nombreuse, dont les feux convergents viennent les battre seulement en 
changeant la direction du tir. Aussi, a cette epoquc deja, pour eviter que 
ces ouvrages trop rapproches ne fussent detruits en meme temps par une 
seule batterie qui pouvait les enfiler d'assez pres, on elevait dans Pinterieui" 
des places, au milieu des bastions, des terrassements circulaires ou carres, 
pour battre les bastilles terrassees des assiegeants. Cet ouvrage fut frequem- 
ment eleve pendant le XVIe siecle et depuis, et prit le nom de cavalier ou 
plate-forme; il fut d'une grande ressource pour la defense des places, soit 
qu'il eut un caractere permanent, soit qu'il füt eleve pendant le siege 
meme, pour enüler les boyaux de tranche-es, pour prendre en echarpe 
les batteries de siege, ou pour dominer une breehe profonde, et battre 
les fosses lorsque les embrasures des flancs des bastions etaient cietruites 
par le feu de l'ennemi. A l'etat permanent, les cavaliers furent frequem- 
ment elexfes pour dominer des passages, des routes, des portes et surtout 
des ponts, lorsque ceux-ci, du cote oppose a la ville, debouehaient au bas 
d'un escarpeinent sur lequel l'ennemi pouvait etablir (les batteries desti- 
nees a proteger une attaque, et empocher Fassiege de se tenir en force 
deFautre cote. Le pont de Marseille traversant le ravin qui eoupaitautre- 
Gravure allemande du XVIÜ sibclc, tiräc du cabinet de M. Alfred Gärcxltc.
	        
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