ARCHITECTURE
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clevait changer et changea bientct toutes les conditions de l'attaque et
de la defense des places. Peu importante encore au commencement du
xv" siecle, l'artillerie a feu prend un grand developpement vers le milieu
de ce siecle. a En France n, dit l'illustre auteur deja cite 1, u la guerre de
a Findependance contre les Anglais avait reveille le genie guerrier de la
a nation, et non-seulement Fheroique Jeanne Darc s'occupait elle-ineme
a de diriger l'artillerie 2; mais deux hommes eminents sortis du peuple, les
u freres Bureau, apporterenttous leurs soins a perfectionner les bouches
a a feu et a la conduite des sieges. Ils commencerent a employer, quoique
n en petit nombre, les boulets de fer au lieu des boulets de pierre 3, et
a alors un projectile du meme poids occupant un plus petit volume, on
a put lui donner une plus grande quantite de mouvement, parce que la
a piece, ayant un moindre calibre, offrit plus de resistance a l'explosion
a de la poudre.
a Ce boulet plus dur ne se brisa plus et put penetrer dans la maeon-
u nerie; il y eut avantage a augmenter sa vitesse en diminuant sa masse:
a les bombardes devinrent moins lourdes, quoique leur effet füt rendu
a plus dangereux.
a Au lieu d'elever des bastilles tout autour de la ville4, les assiegeants
a etablirent devantles grandes forteresses un parc entoure d'un retran-
a chement situe dans une position centrale, hors de la portec du canon.
u De ce point, ils conduisirent un on deux boyaux de tranehee vers les
u pointes oü ils placerent leurs batteries 5;. Nous sommes arrives au mo-
a la dellense de la ville de Üambray. n (Original parchemin, parmi les titres scelläs (le
Clairanzbaull, vol. XXV, fol. 1825. Bibl. de Pllcole des chartes, t. V1, p. 51.) a Pour
a salpetre etsulfre viz et sec achetez pour les canons qui sont 51 Cambray, onze livres quatre
a soolz .III. deu. tournois. n (Ibid. Voyez l'article de M. Lacabane, meme vol., p. 28.)
1 Eltudes sur le passe et l'avenir de l'artillerie, par L. Napoleou Bonaparte, t. Il,
p. 96.
2 Däposition du due d'Alengon. (Michelet, HzLs-l. de France, t. V, p. 99.)
3 Les trebucliets, pierriers, mangonneaux, langaient des boulets de pierre; il etait
naturel, lorsqu'on changea le mode de projection, de conserver le projectile.
4 Voyez le siege d'0rleuus, en 11128. Nous revenons sur les travaux executes par les
Anglais pour battre et bloquer la ville (voy. SIEGE).
5 Au siege de Caen, en 11:50 z a Puis apres on commence du coste de monseigneur le
a connestable ä faire des approches couvertes et descouvertes, dont 1e Bourgeois en con-
(c duisait une, et messire Jacques de Chabauues l'autre; mais eelle du Bourgeois fut la
a premiere 51 la muraille, et puis l'autre arriva, et fut minee la muraille en Yeudroict.
u En telle mfmiere que la ville eut este priuse CÜLSSIIÜÜL, si rfeust m le roy, qui ne le
Ri voulut pas, et ne voulut bailler nulles bombardes de ce eoste; do peu? que 108 Bretons
a Nassaillissent. n (Hist. d'Artus III, cluc de Bretaigne et connest. de France, de nouveau
mise en lunziere, pur T. Godelroy, 1622.)
Au siäge d'0rleans, 11129 : a Le jeudy, troisiesme jour de mars, Sllillirent les Frangoig,
U au matin, contre les Anglois, faisant pour lors un fosse pour aller 51 couvert de leur
aboulevert de la Groix-Boissee ä. SaiuL-Ladre d'0rleaxis, afin QUO les FFÜÜGÜiS 119 125
a peusseut veoir ne grever de canons et bombardes. Celle saillie fist grand dommage aux