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qu'elle y trouvait son interet du moment. Mais les corporations des
bonnes villes, qui ne savaient pas se battre ä. Fepoque de la conquetg
(YEdouard III, süätaient aguerries; plus disciplinees, plus braves et mieux
armees, elles presentaient dejä S1 la fin du xrve siecle des troupes assez solides
pour qu'on püt leur confier la garde de postes importants 1. Vers le mi-
lieu de ce siecle, on avait dejä fait emploi de bouches ä feu, soit dans les
batailles rangees, soit dans les sieges 2. Ce nouveau moyen de destruction
l C'est surtout pendant le XlVe siecle que sbrganiserent d'une maniere reguliere les
corporations dhrbaletriers et d'archers dans les villes du Nord. Par une ordonnance datee
du mois d'aoüt 1367, Charles V institue une connetablie ou compagnie dhrbaletriers dans
la ville de Laon. Le roi nomma pour trois ans Michanld de Laval connetzible de cette
compagnie. u Dans la suite n, dit l'article 1" de cette ordonnance, a les arbalestriers
a esliront de trois en trois ans un connestable a la pluralite des voix. Michauld de Laval,
(c avec le conseil des cinq ou six des plus experts au jeu de Farbaleste, choisira les
u vingt-cinq arhalestriers qui doivent composer la compagnie. Les arhalestriers obeiront
uau connestable, dans ce qui reguarde leurs fonctions, sous poine d'une amende de
a six sols. n
L'article 2 porte: a Le roi retient ces arbalestriers a son service, et il les met sous
.1 sa sauve-garde. n Suivent des articles qui etahlissent certains priviieges en faveur
de la compagnie, tels que l'exemption de tous impots et tailles, a l'exception u de l'aide
41 cstahlie pour la rangon du roiJean n.
Le menue roi institue une compagnie de vingt arbaletriers a Compiegne.
En 1369, est organisee a Paris la corporation des arbaletriers au nombre de deux
cents; par une ordonnance datee du 6 novembre 1373, Charles V fixe ce nombre a huit
cents. Ces arbaletriers, qui appartenaient a la classe bourgeoise et ne faisaient pas leur
metier des armes, ne pouvaient quitter leur corporation pour servir dans Farmee ou ail-
leurs, sans l'autorisation du prevot de Paris et du prevot des marchands. Lorsque ces ma-
gistrats menaient les arbaletriers faire un service hors de la banlieue de Paris, hommes
et chevaux (car il y avait arhaletriers s. cheval et a pied) etaient nourris; chaque homme
percevait en outre trois sols par jour, leur connetable touchait cinq sols aussi par jour :
le tout aux frais de la ville.
Par lettres patentes du 12 juin 11111, Charles Vl ordonna qu'une confrerie d'archers,
colnposee de cent vingt hommes, serait etablie a Paris; que ces cent vingt archers seraient
choisis parmi les autres archers qui existaient dejfi; que cette confrerie serait specialement
chargea de garder la personne du roi et de la defense de la ville de Paris...
Charles VII, par lettres patentes du 22 avril 111118, institua les francs-archers pour
servir en temps de guerre. Pour la formation de ce corps privilegie, on choisit dans chaque
paroisse des hommes robustes et adroits, pris parmi les habitants aises, parce que ces
ifrancs-archers etaient obliges de s'equiper a leurs frais ou, ä. defaut, aux depens de la
paroisse. Le chiffre du contingent citait ä. peu pres d'un homme par cinquante feux,
(Recherches hisior. sur les corporat. des archers, des arbaletriers et des arquebuszers,
par Victor Fouque. Paris, 1852.)
2 L'arme-e anglaise avait du canon a la bataille de Crecy. Des 1326, la ville de Florence
faisait faire des canons de fer et de metal (Bibi. de Nicole des chartes, t. VI, p. 50),
En 1339, deux chevaliers, les sire de Cardilhac et de Bicule, regoivent du maitre des
arbaletriers de la ville de Cambrai a dis canons, chinq de fer et chinq de metaln (prima-
blement de fer l'orge et de metal fondu), u liquel sont tout fait dou commandement doudit
a maisti-e des arhalestriers par nostre main et par nos gens, et qui sont en la garde et eu.