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sa bravoure, reprendre ses ehäteaux. Grande fut aussi la surprise des
capitaines anglais quand, 51 quelques annees d'intervalle, ils se trouve-
_rent assaillis non plus seulement par une brillante chevalerie, mais par
des troupes intrepides, disciplinees pendant le combat, obeissant aveu-
glement ä. la voix de leur chef, ayant foi en son courage et en son etoile,
se battant avec sang-froid et possedant la tenacite, la patience et l'expe-
rience de vieux soldats La feodalite avait, des la fin du XIXO siecle, joue
son role militaire comme elle avait joue son role politique. Son prestige
1 Nulle place forte ne resistait a du Guesclin; il savait entrainer ses soldats, et prenait
presque toutes les villes et chäteaux en hrusquam. les attaques. Il avait compris que les
fortifications de son temps ne pouvaient resister s. une attaque conduite sans hesitations,
avec vigueur et promptitude. Il donnait l'assaut en jetant un grand nombre de soldats
braves ct bien armes, munis de fascines et düächclles, sur un point, les faisait appuyer
par de nombreux arbaletriers et archers couverts, et formant une colonne d'attaque
d'hommes devouüs, il perdait peu de monde en agissant avec vigueur et promptitude. Au
siege de Guingump :
llvs arbres et de boiz e! de buissons ramez
Out les fiers assmllans rcmpliz les grains fossez;
En .lI. lieux ou en plus est de merrien rasez.
A In porlc est venus Bertran li alosez.
E! crioit liuul! : u Guesclin l or les! lasfus montez!
Il convient que je soie lin dcdens oslelez. a
Escliielles ont dräcies comme fiers ut osez;
La": vcissez mouler celle gens bacelez
E1 porter sur leur chief grans huis, qui son! betnlwz.
Feneslres et escus qui esloicnl nervcz,
Pour la double des pierres qui giälcixl ä lous lcz.
Cilz qui furent dedans furent espoanlez r
Aux crännux ne s'assoient amonslrer, ce cräer,
Pour le lrail qui venuil, qui doit eslre doublez.
l.i chaslelzlins cstoil en on donjon muulez,
E! regarde assaillir ces bourjois aloscz,
Qui zfassaillir estoienl tellement esclmufez
Qu'il ne doublent la mort la monte de .ll. dez.
(Chronique de Bertrand du Guesclifz,
vers 3149 el s:
Du Gnesclin n'employait pas ces tours mobiles, ces moyens lents, dispendieux et difficiles
d'attaque: il ne se servait guere que des engins offensifs; il employait la mine, la sape,
cl; c'e'lait toujours avec cette activite, cette promptitude, cette abondance de ressources
et ce soin dans les menus details, qui caractärisent les grands capitaines.
onjon de lkiculan :
Il investit le d
Li chnslclains esloil en sa luur demouran; ;
Si fort esloit la tour qui n'aloit riens Houbtanl.
Bien pourvdu furent ens ou lamps de devant,
De pain, de char salue et de bon vin frianl;
Pour vivre ÄV. mois ou plus on .1. (Quant,
Bertran en est alez au cliaslclain parler,
Et li requist la tour, qui li veille livrer,
Et qui 1a rende au duc, qui lam. fait ä loer.
c Tout sauvement, dit-il, je vous lerai aler. p
Et dis! li chaslelains : c Foi que doi S. Orner!
Aingois qu'en cesle tour vous puissiez hoslelrr,
L-Sl