ARCHITECTURE
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sitions particulieres du terrain ; aussi son enceinte est-elle parfaitement
rcguliere, ainsi que le donjon et ses deferlses. Toutes les tours sont bar-
longues ou carrees, mais hautes, epaisses et bien munies a leur sommet
d'echauguettes saillantes llanquant les quatre faces et de rnachicoulis;
le donjon est egalement Ilanque aux angles de quatre "tourelles; les dis-
tances cntre les tours sont egales; celles-ci sont fermees et peuvent se
defendre separement 1. Le ehateau de Vincennes fut commence par Phi-
lippe de Valois et acheve par Charles V, sauf la chapelle, qui ne fut ter-
minee que sous Francois I" et Henri lI.
Le systeme feodal etait essentiellement propre a la defense et a l'attaque
des places. A la defense, en ce que les seigneurs et leurs hommes vivaient
continuellement dans ces forteresses qui protegaient leur vie et leur avoir,
ne songeaientquTi les ameliorer et les rendre plus redoutables chaquejour,
alln de pouvoir delier l'ambition de leurs voisins ou imposer des conditions
a leur suzerain. A l'attaque, en ce que, pour s'emparer d'une forteresse
alors, il fallait en venir aux mains ChilqllüjOllf, disposer parconsequent de
troupes d'clite, braves, et que laviguetir et la hardiesse faisaient plus que
le nombre des assaillants, ou les combinaisons savantes de l'attaque. Les
perfectionnements dans l'art de dcfendre et d'attaquer les places fortes
etaient deja tres- developpes en France, alors que l'art de la guerre de cam-
pagne etait reste stationnaire. La France possedait des troupes (Felite ex-
cellentes composees d'hommes habi tues aux armes des leur enfance, braves
jusqu'a la temerite, et elle n'avaitpas dhrmees ; son infanterie ne se com-
posait que de soudoyers genois, brabancons, allemands, et de troupesirrc-
gulieres des bonnes villes, mal armees,n'ayant aucune notion des manmu-
vres, indisciplinees, plus embarrassantes qlflltlleS dans une action. Ces
troupes se debandaient au premier choc, se preeipitaient sur les rcserves
et mettaient le desordre dans les escadrons de gendarmerie Le passage
ilefeudues par des ouvrages avances et deux tours barlongues; en A, est le donjon
entoure d'un mur d'enceinte particulier, d'une chenzise B, et precede d'un chzitelet. Un
tres-lurge fosse revetu, C, protege ce donjon. En K, sont les fosses de l'enceinte, dont la
conlrescarpe est egnlemenl revetue et l'a toujours lite. F est la chapelle, et G le tresor;
l), le pont qui donne acces au donjon. H et I, des logements et ecuries. (Voy. Vues (les
maisons royales et villes, Israäl Sylvestre, in-fü. Nous n'avons extrait du plan donne
par Israel que les constructions uutericures au xvf siecle; il devait, pendant les xiv" et
xve siecles, en exister beaucoup d'autres, mais nous n'en connaissons plus ni lu place ni
la forme.)
1 Le petit cote du parallelogramme de l'enceinte, compris la saillie des tours, 11
212 metres.
9 a ll n'est nul home, tant fut present äcelle journee (de Crecy), ni eut bon loisir
a d'aviser et imaginer toute la besogne ainsi qu'elle alla, qui en sgut ni put imaginer, ni
a recorder la verite, especialemenl; de la partie des Frangois, tant y eut povre arroy et ordon-
(i nonce en leurs conrois; et ce quej'en suis, je l'ai sgu le plus PH? 105 AÜZWS, qui imagine-
z: rent bien leur convenant, et aussi par les gens de messire Iean de Haynaut, qui fut toujours
l de-lez le roy de France. Les Anglois qui ordonnäs etoient en trois batailles, et qui seoient