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de larges tranohees et faire tomber un ouvrage entier, trouvaient derriere
le percement un ennemi qui les attendait dans les salles basses au niveau
du sol. Uassaillant eut-il penetre dans ces salles en tuant les defenseurs,
qu'il ne pouvait monter aux etages superieurs que par des escaliers etroits
facilement barricades et munis de portes ou de grilles.
Nous devons faire observer que les defenses exterieures, les tours des
lices, etaient percäes de meurtrieres permettant a Yassiege un tir rasant,
afin de defendre les approches a une grande distance, tandis que les meur-
trieres des tours et courtines des secondes enceintes ctaient percees de
facon a faciliter le tir plongeant. Toutefois ces ouvertures, qui n'avaient
a Pexterieur que 0'210 de largeur environ, et 1'" a 1'250 a Pinterieur, ser-
vaient plutot a reconnaitre les mouvements des assiegeants et a donner
du Jour et de l'air dans les salles des tours qu'a la defense; elles battaient
les dehors suivant un angle trop aigu, surtout quand les murs des tours
sont epais, pourqu'il fütpossible denuire serieusement aux assaillants, en
decochant des carreaux, des sagettes ou viretons par ces fentes etroites
(voy. Toun). La veritable defense etait disposee au sommet des ouvrages.
La, en temps de paix,et quand les hourds n'ctaient pas montes, le mur du
parapet, dont l'epaisseui' varie de 0'250 a perce dlarchcres rappro-
chees, dont l'angle d'ouverture est generalement de 600, battait tous les
points des dehors; les creneaux, munis de portieres de bois roulant sur
un axe horizontal et qu'on relevait plus ou moins au moyen d'une cre-
maillere, suivant que l'ennemi etait plus ou moins eloigne, permettaient
de decouvrir facilement les fosses et la campagne en restant a couvert.
(Voy. GRENEAU, MEURTRIERE.)
Les tours rondes ilanquant les courtines resistaient mieux a la sape et
aux coups du belier que les tours carrees ; aussi avaient-elles ete adoptäes
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des les premiers siecles du moyen äge. Mais jusquüi la {in du X119 siecle
leur diametre etait petit; elles ne pouvaient contenir qu'un nombre tres-
restreint de defenseursdeur circonference peu etendue ne permettait
d'ouvrir que deux ou trois meurtrieres ä chaque etage, et par consequent
elles battaient faiblement les deux courtines voisines : leur dianfctre fut
augmente au furent munies] (Yetagcs jusqu'au ni-
veau du fosse. Il etait plus facile aun assiegeant de battre une tour qu'une
courtine (fig. 22); car une fois loge au pointA, du momentquül avait de-