Volltext: [Abaque-Aronde] (T. 1)

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a une armee nombreuse et aguerrie. De la, souvent, cette audace et 
cette insolence du faible en face du fort et du puissant, cette habitude 
de la resistance individuelle qui faisait le fond du caractere de la feoda- 
lite, cette energie qui a produit de si grandes choses au milieu de tant 
d'abus, qui a permis aux populations francaises et angle-normandes de se 
relever apres des revers terribles, et de fonder des nationalites fortement 
constituees.  
Rien n'est plus propre a faire ressortir les diffcrences profondes qui se- 
parent les caracteres des hommes de ces temps recules, de l'esprit de notre 
äpoque, que (Petablir une comparaison entre une ville ou un chateau for- 
tilies au xin" ou au XIVe siecle et une place forte moderne. Dans cettecler- 
niere rien ne frappe la vue, tout est en apparence uniforme; il est difficile 
de reconnaitrc un bastion entre tous. Un corps d'armee prend une ville, 
a peine si les assiegeants ont apercu les defenseurs; ils n'ont vu devant 
eux pendant des semaines enticres que des talus de terre et un peu de 
fumee. La breche est praticable, on capitule; tout tombe le meme jour; 
on a abattu un pan de mur, bouleverse un peu de terre, et la ville, les bas- 
tions qui n'ont meme pas vu la fumee des canons, les magasins, arsenaux, 
tout est rendu. Mais il y a quelque cinq cents ans les choses se passaient 
bien differemment. Si une garnison etait üdele, aguerrie, il fallait, pour 
ainsi dire, faire capituler chaque tour, traiter avec chaque capitaine, s'il 
lui plaisait de defendre pied a pied le poste qui lui etait confie. Tout, du 
moins, etait dispose pour que les choses dussent se passer ainsi. On s'ha- 
bituait a ne compter que sur soi et sur les siens, et l'on se dcfendait 
envers et contre tous. Aussi (car on peut conclure du petitau grand) il ne 
suffisait pas alors de prendre la capitale d'un pays pour que le pays füt 
il vous. Ce sont des temps de barbarie, si l'on veut, mais d'une barbarie 
pleine d'energie et de ressources. L'etude de ces grands monuments mili- 
taires du moyen age n'est donc pas seulement curieuse, elle fait connaitre 
des moeurs dans lesquelles l'esprit national ne pourrait que gagner a se 
retrempcr. 
Nous voyons au commencement du X111" siecle les habitants de Toulouse 
avec quelques seigneurs et leurs chevaliers, dans une ville mal fcrmee, 
tenir en eehec Farmee du puissant comte de Montfort et la forcer de lever 
le siege. Bien mieux encore que les villes, les grands vassaux, renfermes 
dans leurs chateaux, croyaient-ils pouvoir resister non-seulement a leurs 
rivaux,rnais au suzerain et a ses armees. a Le caractere propre, general, de 
la feodalite, ditM. Guizot, c'est le demembrement du peuple etdu pouvoir 
employecs encore au XVle siäcle. Il n'est pas douteux que les etudcs archeologiques, qui 
ont eu sur les autres branches de l'architecture une si grande influence, reagiront egailc- 
ment sur l'architecture militaire; car, xi notre avis (et notre opinion est partagea par 
des personngiggs compätcnls), s'il n'y a, dans la forme de la fortification du moyen fige, 
rien qui soit bon 51 prendre aujourd'hui, en face des moyens puissants de l'artillerie, il 
n'en est pas de 11151118 dans son esprit et dans son principe.
	        
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