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nerhrnsquement et s'emparerd'une deuxieme porteG, etant encore battu
de flanc. Alors il se trouvait devant un ouvrage considerable et bien de-
fendu :c'etait un couloir long, surmonte de deux etages sous lesquels il
fallait passer. Le premier battait la derniere porte au moyen d'une defense
de bois, et elait perce de mächicoulis dans la longueur du passage; le
second communiquait aux crenelages donnant soit a Fexterieur, du cote
des rampes, soit au-dessus meme de ce passage. Le plancher du premier
etage ne communiquait avec les chemins de ronde des liees que par une
petite porte. Si les assaillants parvenaient a s'en emparer par escalade,
ils etaient pris comme dans un piege; car la petite porte fermee sur eux,
ils se trouvaient exposes aux projectiles lances par les machicoulis du
deuxieme etage, et Yextremite du plancher etant interrompue brusque-
ment en H du cote oppose a Fcntree, il leur etait impossible d'aller plus
avant. S'ils franchissaient le couloir a rez-de-chaussee, ils etaient arretes
par la troisieine porte H, pereee dans un mur surmonte par les machicoillis
du troisieme otage communiquant avec les chemins de ronde superieurs
du chateau. Si, par impossible, ils semparaient du deuxieme etage, ils ne
trouvaient plus d'issues qu'une petite porte donnant dans une seconde
salle situee le long des murs du chäteau et ne communiquant a celui-ci
que par des detours qu'il etait facile de barricader en un instant, et qui
d'ailleurs etaient defendus par de forts vantaux. Si, malgre tous ces ob-
stacles aecumules, les assiegeants forcaient la troisieme porte, il leur
fallait alors attaquer la poterne l du chateau, gardee par un systeme de
defense formidable: des meurtrieres, deux machieoulis places l'un au-
dessus de l'autre, un pont avec plancher mobile, une herse et des vantaux.
Se füt-on empare de cette porte, qu'on se trouvait a 7 metres en contre-
bas de la cour intcrieur L du chateau, a laquelle on n'arrivait que par
des rampes etroites et en passante. travers plusieurs portes en K.
En supposant que l'attaque fut poussee du cote de la porte de FAude,
on etaitarrctc par nnposte T, une porte avec ouvrage de bois et un double
mächicoulis perce dans le plancher d'un elage superieur communiquant
avec la grancfsalle sud du chateau, au moyen d'un passage en bois qui
pouvait etre detruit en un instant; de sorte qu'en s'emparantde cetetzige
superieur, on n'avait rien fait. Si, apres avoir franchi la porte du rez-de-
chaussee, on poussaitplus loin sur le chemin de ronde le long de la grande
guette carrce S, on rencontrait bientotune porte bien munie de machieou-
lis et hzllie paiallelemeiitau couloir GH. Apres cette porte et ces (lefenses,
rfetait une seconde porte etroite et basse percee dans le gros mur de re-
fend Z qu'il lallaitforcer; puis enfin on arrivait a la poternel du chateau.
Si, au contraire (chose qui n'etait guere possible), Yassaillant se presen-
tait du cote oppose par les lices du nord, il etait arrete par une defcnse V.
Mais de ce cote l'attaque ne pouvait etre tentee, car c'est le point de la cite
qui est le mieux defendti par la nature, et pour forcer la premiere enceinte
entrela tour du 'l'resnu (fig. 11) et l'an gle du chateau, il fallait d'abord gravir
une rampe fort roide, et escalader des rochers. D'ailleurs, en attaquant la