Volltext: [Abaque-Aronde] (T. 1)

 351  [ ARCHITECTURE I 
sades. Lorsque Simon de Montfort est oblige de revenir assieger Tou- 
louse, apres cependant qu'il en a fait raser presque tous les murs, il trouve 
la ville defendue par des fosses et des ouvrages de bois. Le chateau Nar- 
bonnais seul estencore en son pouvoir. Le frere du comte, Guy de Mont- 
fort, est arrive le premier avec ses terribles croises. Les chevaliers ont 
mis pied a terre; ils brisent les barrieres et les portes, ils penetrent dans 
les rues; mais la ils sont recus par les habitants et les hommes du ceinte 
de Toulouse et sont forces de battre en retraite, quand arrive Simon, 
plein de fureur: a Comment, dit-il a son frere, se fait-il que vous n'ayez 
a pas deja detruit la ville et brüle les maisons  Nous avons attaque la 
a ville, repond le comte Guy, franchi les defenses, et nous nous sommes 
atrouves pele-mcle avec les habitants dans les rues; la nous avons ren- 
(1 contre les chevaliers, les bourgeois, les ouvriers armes de masses, d'e- 
r-pieux, de haches tranchantes, qui, avec de grands cris, des huees et de 
ngrands coups mortels, vous ont, par nous, transmis vos rentes et vos 
c cens, et peut-il vous le dire don Guy votre marechal, quels mares d'ar- 
n gent ils nous ont envoyes de dessus les toits! Par la foi que je vous dois, 
n il n'y a parmi nous personne de si brave, qui, quand ils nous ehasserent 
a hors de la ville par les portes, n'eut mieux aime la lievre ou une ba- 
a taille rangeemn Cependant le comte (le Montfort est oblige (l'entre- 
prendre un siege en regle apres de nouvelles attaques infructueuses. u Il 
a poste ses batailles dans les jardins, il munit les murs du chateau et les 
u vergers därbaletes a rouetl et de lleches aigues. De leur cote, les hom- 
a mes de la ville, avec leur legitime seigneur, renforcent les barrieres, 
n occupent les terrains cfalentour, et arborent en divers lieux leurs ban- 
u nieres aux deux croix rouges, avec l'enseigne du comte (Raymond); 
a tandis que sur les echafauds 2, dans les galeries 3, sont postes les hom- 
a mes les plus vaillants, les plus braves et les plus surs, armes de perches 
a ferrees et de pierres a faire tomber sur l'ennemi. En bas, a terre, d'au- 
a tres sont restes, portant des lances et dartz porcarissals (epieilx), pour 
a defendre les lices, afin qu'aucun assaillant ne s'approche des palis. Aux 
a archeres et aux creneaux (feneslrals), les archers defencleut les amhons 
a et les courtines, avec des arcs de dillerentes sortes et des arbaletes de 
n main. De carreaux et de sagettes des comportes 4 sont remplies. Partout 
((21 la ronde, la foule du peuple est armee de haches. de 111215508, (le ba- 
ct tons ferres, tandis que les dames et les lemmes du peuple leur portent 
a des vases, de grosses pierres faciles a saisir et a lancer. La ville est bel- 
1 Balesias tomissas (vers 6313 et suiv.). Probablement de grandes arbaletcs a rouet. 
2 Cadafzzls. (Ydtaient des bretäches (voy. Hg. 10),  
3 Corserns. Hourds. chemins de ronde, coursibrcs. 
4 Senmls. Les baquets de bois dans lesquels on transporte 1e raisin eu temps de ven- 
duuge se nomment gncnre aujourd'hui semals, mais plus frdquemlnent camper-les. Ce sont 
(les cuves ovales munies de manches de bois, sous lesquels on fait passer deux bätong 
en guise de hraucurds.
	        
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